Voitures électriques: tarifs salés, fiscalité incertaine… Les raisons d’hésiter
Vous pouvez dès à présent passer commande: la Peugeot Ion coûtera 499 euros par mois pendant cinq ans, soit un total de 30.000 euros. Vous avez dit salé ?
La Peugeot iOn, qui sera livrée en décembre, est commercialisée sous une forme originale: 499 euros par mois sur cinq ans ou 50.000 kilomètres, après une première mensualité de 5 000 euros correspondant au bonus écologique versé par l’État. Ce tarif comprend l’entretien, la maintenance et la garantie de la batterie. Au total, le prix de cette voiture frise les 30 000 euros une fois la prime déduite: un tarif élevé pour une petite citadine de moins de 4,50 m de long dont l’autonomie ne dépasse pas les 150/200 km sans abuser de la pédale d’accélérateur, ni du chauffage ou des phares. Autre question de saison: quel l’avenir du bonus écologique versé par l’Etat? La fiscalité “verte” (crédits d’impôts sur l’isolation, photovoltaïque), fait actuellement grise mine: le gouvernement, qui a déjà abandonné la taxe carbone, en viendra-t-il un jour à jeter le bébé avec l’eau du bain en abandonnant le bonus écologique déjà bien grignoté sur les voitures thermiques?
PSA Peugeot-Citroën plaide pour l’allégement de la facture énergétique, avec un coût de la charge électrique compris entre 1,5 et 2 euros aux 100 kilomètres, contre 6 euros pour une voiture à essence. La Citroën C-Zero, qui arrivera à peu près au même moment que la iOn, est proposée à un prix total équivalent, mais le montant des locations devrait être différent: 459 euros pendant quatre ans, puis 260 euros sur les quatre années suivantes.
Escapade interdite
Ces arguments sont-ils suffisants pour déclencher le réflexe d’achat? Sachez tout de même qu’il n’est même pas pensable de partir en vacances avec une voiture électrique: l’acquisition d’un tel modèle ne peut donc s’envisager qu’en seconde intention, c’est-à-dire comme deuxième voiture de ville, utilisable sur de courts trajets, “numérisés” à l’avance. Escapade interdite.
Autre réserve, de taille: quel est l’avenir de la fiscalité de l’électricité “carburant”? Pour quelles raisons en effet l’Etat continuerait à se montrer si généreux en ne songeant pas à imposer, le jour venu, une fiscalité du genre TIPP qui frappe les carburants classiques, essence ou diesel? Quand sera venu le temps des compteurs-distributeurs “intelligents”, c’est-à-dire réservés à la distribution de courant pour les voitures, la fiscalité ne manquera pas de suivre, si, bien sûr, les voitures électriques sont un succès, ce qui reste à prouver car, cerise sur le gâteau, on ne sait rien ou presque de leur fiabilité…
Mais Renault y croit encore plus que PSA, et proposera sa Zoé électrique à la mi-2012. Elle sera commercialisée à moins de 15.000 euros (prime déduite), tarif auquel il faudra ajouter la location de la batterie pour 100 euros par mois. Soit un total de 21.000 euros sur cinq ans. Morale de l’histoire: il est urgent d’attendre, surtout si l’on envisage cet achat en tant que simple particulier: dans ce cas de figure, on parlera d’un “acte militant”.
Source: http://www.peugeot.fr/