Vin Bio : une garantie contre les pesticides ?
Dans son dossier du mois d’octobre, le magazine Que Choisir dévoile ses résultats sur les traces de pesticides dans un échantillon de 92 bouteilles des différentes régions viticoles françaises. Résultat : des taux de pesticides jusqu’à 3500 fois supérieure à la norme de potabilité de l’eau ! Seuls à sortir du lot : les vins Bio.
Pourtant, les pesticides sont considérés comme des perturbateurs endocriniens et/ou des produits cancérigènes. L’enquête met également en évidence la carence des dispositifs publics de contrôle pour la protection des consommateurs, et le silence de la Profession viticole à l’exception des quelques démarches individuelles ou collectives de vignerons responsables.
L’occasion pour la Fédération Nationale de l’Agriculture Biologique des Régions de France (FNAB) qui représente près de 10 000 paysans bio et de très nombreux viticulteurs bio de réagir. Dans un communiqué, la FNAB rappelle que “L’usage des pesticides continue d’augmenter en France (+ 2,6 % entre 2008 et 2011), et ces pesticides se retrouvent dans le vin. La question des dérives de pesticides dans la nature est également posée par la constatation de traces de pesticides d’origine environnementale dans certains vins bios”. La FNAB demande donc des mesures pratiques de protection pour l’agriculture bio et les riverains, ainsi que l’application réelle du principe d’interdiction des épandages aériens.
De plus, la FNAB demande à l’Etat la mise en place d’un système de contrôle des pratiques et d’analyse des vins pour un objectif, à terme, « d’obligation de résultat » pour la filière viticole. Comme elle le souligne “les objectifs du plan Ecophyto n’ont pas été atteints, c’est l’échec d’une politique – coûteuse (140 millions d’euros par an)- basée sur la seule auto-régulation des filières agricoles par le biais d’une formation (Certiphyto, obligatoire au 1er octobre) qui ne change pas les pratiques”.
Alors que la filière viticole bio est en plein boom économique, et que surface viticole bio a quasiment triplé en 5 ans, la FNAB attend donc de l’état un soutien plus important : “la promotion de la viticulture bio et plus généralement de l’agriculture biologique, à l’aide d’une taxe significative sur les produits phytosanitaires”.
Rappelons tout de même que l’abus d’alcool est dangereux pour la santé; mais boire bio est surtout moins toxique !
Morgane Boileau – Sources : FNAB / * Que Choisir octobre 2013 n°518 « Des pesticides dans le vin, nos analyses »