VIH/sida : le gel CAPRISA, une nouvelle piste de prévention pour les femmes
Au coeur d’un engouement médiatique, un gel microbicide, sorte de « protection chimique » contre le VIH : un gel que l’on applique sur les muqueuses / parties génitales et qui empêche la contamination. En effet, les résultats de l’essai CAPRISA 004, réalisé en Afrique du Sud et rendu public à Vienne lors de de la 18ème Conférence mondiale sur le sida laissent espérer un nouvel outil pour la prévention des femmes.
« Avant même le début de la conférence, tout le monde ne parlait que de ça. Il est vrai que le buzz avait savamment été entretenu par les promoteurs de l’essai qui distillaient des informations au compte goutte », explique AIDES, l’association de lutte contre le sida VIH/sida. « Chacun y allait donc de son pronostic : 50% de protection ? Plus ? Moins ? Car il faut bien rappeler que les annonces autour des microbicides ont souvent fait flop. Pour mémoire, à Barcelone en 2002, en plénière de clôture : « Nous aurons des microbicides efficaces dans 2 ans ! » et finalement pas. Plus qu’une mauvaise nouvelle, les premiers produits testés se sont même avérés être nocifs puisqu’ils fragilisaient les muqueuses et favorisaient donc la pénétration du virus dans l’organisme. 10 ans après la conférence de Barcelone, ici à Vienne nous avons donc un produit qui réduit de 39% la contamination par le VIH », explique l’association.
En effet, les résultats de l’essai sont une bonne nouvelle à plusieurs titres :
Chez les « hyper adhérents » de l’essai, l’efficacité du gel est de 54%, malheureusement, comme pour les autres outils de prévention, l’efficacité et l’adhérence baissent sur la durée. En dessous de 50% d’observance, l’efficacité chute à 28%.
Le gel fonctionne également sur l’herpès : 51% de réduction du risque dans l’essai. C’est une double bonne nouvelle car la présence d’herpès augmente le risque de transmission et d’acquisition du VIH.
Le gel n’est pas contraceptif. Il peut donc permettre de se protéger tout en menant un projet de parentalité. Par contre, il ne pourra pas être promu comme outil de planification.
L’utilisation d’un gel microbicide, combinée à une parfaite maîtrise de la charge virale du partenaire séropositif, pourrait représenter une vraie avancée pour la qualité de vie des couples sérodifférents
« C’est une nouvelle piste à disposition des femmes ! La conférence montre une nouvelle fois l’ampleur des inégalités de genre et de la violence faite aux femmes. Alors que le préservatif féminin continue à être beaucoup trop cher pour les femmes qui en auraient le plus besoin, la première piste concrète d’une prévention chimique maîtrisable par les femmes constitue une très grande nouvelle », souligne Aides dans un communiqué..
Autre fait important de l’essai, il n’a pas été relevé de résistance au Ténofovir pour les personnes qui sont devenues séropositives dans l’essai et que l’utilisation de ce gel n’a eu aucun impact négatif sur l’utilisation du préservatif ! Alors, bientôt un nouvel outil pour la prévention combinée ? Car « Treatment is Prevention », rappelle encore une fois l’association.
Source : AIDES