VIH: le Conseil national du sida favorable aux autotests
Dans un avis rendu public vendredi, le Conseil national du sida (CNS) s’est prononcé en faveur des autotests de l’infection à VIH. Un avis assortit toutefois de conditions.
“Cet avis intervient dans un contexte marqué par l’évolution des stratégies de dépistage en France, avec l’utilisation de tests rapides d’orientation diagnostiques, réglementée depuis 2010, et par l’autorisation d’un autotest salivaire aux États-Unis par la Food and Drug Administration en juillet 2012”, souligne le CNS.
En 1998, puis en 2004, le Conseil national du sida avait rendu deux Avis défavorables à la mise à disposition des autotests. Dans son nouvel Avis, le Conseil a réexaminé l’ensemble des réserves émises dans ses publications antérieures à la lumière des évolutions constatées dans le domaine du dépistage et des autotests.
Dans ce nouvel avis, le Conseil national du sida a considéré que pour détecter le VIH, les autotests offraient “une spécificité satisfaisante” et que leur usage, pour l’autotest salivaire, pouvait être envisagé sans intervention extérieure. Il a noté par ailleurs que les autotests constituent “une opportunité pour répondre aux enjeux d’augmentation du dépistage et d’amélioration de sa précocité”.
“Leur acceptabilité est forte, une demande d’accès intime à un test de dépistage se manifeste, notamment de la part de certaines populations exposées”, indique-t-il également.
Enfin, le CNS souligne que pour faire régresser l’épidémie du VIH, “les autotests présentent un rapport bénéfices / risques favorable, bien que leur impact attendu soit limité”.
Le Conseil national du sida assortit toutefois son avis de conditions. Il constate que “la sensibilité des autotests apparaissait relativement moins satisfaisante, nécessitant une vigilance particulière”. Il a par ailleurs considéré que les conditions d’accès et d’usage devaient être impérativement adaptées aux besoins des personnes.
Aussi, le Conseil émet plusieurs recommandations. Selon le CNS, les autotests doivent constituer un “dispositif additionnel et complémentaire de l’offre existante et ne pas s’y substituer”. Des modes d’accès diversifiés et adaptés doivent également être organisés : ventre libre (pharmacies, parapharmacies, Internet) et mise à disposition aux populations fortement exposées. Il estime que les usagers des autotests doivent être accompagnés par des documents fournis avec l’autotest et des services d’assistance à distance et qu’une “promotion plus générale du dépistage” doit accompagner la mise à disposition des autotests.
Enfin, le Conseil national du sida (CNS) souhaite qu’une évaluation suive l’introduction des autotests.
Source : CNS