Un nourrisson sur dix touché par un hémangiome
Cette anomalie vasculaire qui se développe chez le nourrisson dans les premières semaines de sa vie est bénigne. Cependant, lorsque des complications surviennent, une prise en charge médicale est préconisée. Le traitement de référence utilisé en première intention est la corticothérapie par voie générale.
En 2007, la découverte fortuite de l’effet d’un autre médicament sur les hémangiomes infantiles a conduit le CHU de Bordeaux à se pencher plus en détails sur son efficacité. Suite aux résultats publiés par l’équipe du service de dermatologie pédiatrique du CHU de Bordeaux en 2008¹ et dans le cadre d’un programme de développement conclu avec les Laboratoires Pierre Fabre Dermatologie, une étude clinique est en cours afin d’évaluer l’efficacité d’une forme pédiatrique adaptée de ce médicament dans le traitement des hémangiomes infantiles.
Pour plus d’informations sur l’étude clinique en cours, les parents peuvent se renseigner auprès de leur médecin traitant ou sur les sites www.notre-recherche-clinique.fr en tapant « hémangiomes » (dans l’encart « Rechercher un essai clinique ») et www.clinicaltrials.gov en tapant « hemangiol ».
Comment reconnaît-on un hémangiome ?
Il existe 2 formes cliniques d’hémangiome :
– L’hémangiome « nodulaire » (75% des cas) est un hémangiome qui prend l’aspect d’un fruit rouge posé sur la peau d’où l’appellation « fraise ».
– L’hémangiome segmentaire (25% des cas) , qui ressemble à une tache de vin
A quel âge apparaît un hémangiome ?
Un hémangiome est toujours présent avant l’âge de 1 an. A la naissance, la peau peut être normale ou marquée par des petites taches pâles qui se développent en quelques semaines. Il ne se manifeste jamais chez un adulte.
Quelle est la cause d’un hémangiome ?
Actuellement, on ne connaît pas la cause exacte des hémangiomes. Ils ne sont pas héréditaires, cependant on les retrouve dans les antécédents familiaux de 10 % des nourrissons affectés.
Existe-t-il des prédispositions à cette pathologie ?
Certains facteurs ont été identifiés comme favorisant la survenue d’un hémangiome infantile :
• une grande prématurité
• un petit poids à la naissance (moins d’1,5 kg)
• des lésions du placenta survenues pendant la grossesse (décollement ou biopsie pour diagnostic anténatal
• être une fille (plus l’hémangiome est grave, plus le ratio filles/garçons est élevé)
• un âge élevé de la mère
• une grossesse multiple
• avoir une ascendance caucasienne.
A quels endroits du corps apparaît un hémangiome ?
Dans 60 % des cas, l’hémangiome se trouve sur la tête et le cou ; dans 25 % des cas, au niveau du tronc et dans 15 % des cas, sur les bras et les jambes. Il est en majorité (80 %) unique sur le corps. Lorsqu’il y en a plusieurs (au moins 4), les hémangiomes peuvent se développer sur un organe interne tel que le foie, les poumons, le tube digestif ou même le cerveau.
Est-ce une pathologie grave ?
La majorité des hémangiomes ne nécessite pas de traitement spécifique et l’hémangiome se résorbera de lui-même la plupart du temps, avec ou sans séquelles. Mais pour 10 % des nourrissons touchés par un hémangiome, soit 1 % des naissances, des complications locales peuvent survenir sous forme d’ulcération, de localisation critique (yeux, voies aériennes supérieures) et de déformation du visage. Plus rarement, peut survenir une hémorragie interne ou une insuffisance cardiaque (hémangiome interne). Ces formes compliquées définissent ainsi les formes graves d’hémangiome qui nécessitent une attention particulière et une prise en charge médicale immédiate.
Comment évolue un hémangiome ?
L’hémangiome infantile apparaît généralement quelques semaines après la naissance et évolue en 3 phases :
• une phase de croissance : c’est la période durant laquelle l’hémangiome se développe assez rapidement (de 6 mois à 1 an) en surface et en volume
• une phase de stabilisation : elle dure quelques mois
• une phase de régression : c’est la période durant laquelle l’hémangiome va régresser spontanément. Elle peut durer plusieurs années (de 1 à 7 ans). La régression est complète chez 70 % des enfants à l’âge de 7 ans, avec ou sans séquelles. Entre 10 et 12 ans, cette phase est toujours terminée. Au terme de cette involution, l’hémangiome ne récidive jamais.
Quand doit-on consulter un médecin spécialiste ? Et vers quel type de spécialiste se tourner ?
Les hémangiomes présentent une grande variété de formes et de tailles. Quelles qu’en soient les caractéristiques, ils nécessitent un suivi médical par un médecin de famille ou un pédiatre qui déterminera s’il est nécessaire de consulter un médecin spécialiste des anomalies vasculaires. Les dermatologues spécialisés en pédiatrie sont les mieux placés pour faire ce type de suivi.
Quels sont les traitements actuels ?
Les hémangiomes nécessitant un traitement concernent aujourd’hui uniquement les formes les plus graves :
• Les hémangiomes menaçant le pronostic vital ou fonctionnel
• Les hémangiomes entraînant de graves complications
• Les hémangiomes laissant des séquelles esthétiques et fonctionnelles.
Le traitement médicamenteux de référence utilisé en première intention est la corticothérapie par voie générale.
Source : Pierre Fabre
1 Léauté-Labrèze C, Dumas de la Roque E, Hubiche T et al., Propranolol for severe hemangiomas of infancy, New Engl J Med 2008; 358 (24) : 2649-51.