Trop d'alcool accélère le déclin de la mémoire
Cette étude, publiée en ligne le 15 janvier 2014 dans la revue Neurology, a été menée sur une période de 10 ans chez 5054 hommes et 2099 femmes. Les participants ont été interrogés à trois reprises sur leur consommation habituelle d’alcool (vin, bière, spiritueux, etc.). Les premiers tests ont eu lieu lorsqu’ils étaient âgés en moyenne de 56 ans. Ces tests ont ensuite été répétés à deux reprises à cinq et dix ans d’intervalle.
Les chercheurs ont étudié leurs capacités de mémorisation et leurs fonctions exécutives, c’est-à-dire les capacités d’attention et de raisonnement utilisées afin d’atteindre un objectif. Le test de mémoire consistait à se rappeler en une minute du plus de mots possibles parmi la liste des 20 mots qui étaient énoncés juste auparavant. Les fonctions exécutives étaient évaluées à partir de 3 tests : un test de raisonnement logique constitué de 65 questions et de 2 tests de fluence verbale durant lesquels les participants devaient écrire respectivement le plus de mots commençant par S et de mots d’animaux, en une minute.
Chez les hommes, alors qu’aucune différence dans le déclin de la mémoire et des fonctions exécutives n’a été observée entre ceux qui ne boivent pas, les anciens buveurs, et les buveurs légers à modérés, les gros buveurs quant à eux montrent un déclin de la mémoire et des fonctions exécutives plus rapide que les buveurs modérés. Cette différence est selon les tests cognitifs, comprise entre 1.5 et 6 années supplémentaires de déclin cognitif. Par exemple, un gros buveur de 55 ans aurait un déclin de mémoire comparable à celui d’une personne de 61 ans.
Dans cette étude, il n’a pas été possible d’étudier de fortes consommations d’alcool chez les femmes qui buvaient des quantités comparables aux hommes car trop peu d’entre elles consommaient de telles quantités. Toutefois, un déclin plus rapide des fonctions exécutives est suggéré chez les femmes qui buvaient plus de 2 verres d’alcool.
En termes de santé publique, cette étude est en accord avec les précédentes et suggère qu’il est peu probable qu’une consommation d’alcool modérée soit délétère pour le vieillissement cognitif. Toutefois, ces résultats suggèrent également qu’une forte consommation d’alcool en milieu de vie pourrait entraîner un déclin cognitif plus rapide au cours de la vieillesse.
Source : Inserm