Toujours trop de sel dans les assiettes
L’Anses met en évidence une diminution de l’apport en sel depuis 2003, et, notamment, depuis 2008, suite à la baisse des teneurs en sel de certains produits alimentaires, mais cette diminution reste insuffisante pour atteindre les objectifs fixés par l’Organisation Mondiale de la Santé ou, au niveau national, par le PNNS.
En partenariat avec l’Institut national de la consommation, un suivi de la teneur en sel d’un panel d’aliments a été mis en place depuis 2003. L’Anses vient d’évaluer l’impact des évolutions de composition observées depuis la mise en place de ce suivi. Elle met en évidence une diminution de l’apport en sel, montrant l’intérêt des démarches de chartes d’engagement volontaires menées dans le cadre du PNNS et du PNA. Cependant, cette diminution des apports reste insuffisante pour atteindre les objectifs de santé publique.
Consommé en excès, le sel est un des facteurs de risque de maladies, notamment hypertension artérielle et maladies cardio-vasculaires, ainsi que d’autres maladies, dont le cancer de l’estomac. En 2002, l’Agence recommandait une baisse de 20% des apports de la population et préconisait une réduction progressive de la teneur en sel de certains aliments, pour atteindre un apport moyen de 7 à 8 g de sel par jour, et diminuer la proportion de forts consommateurs.
Ainsi, la réduction de l’apport en sel constitue un objectif phare des Programmes Nationaux Nutrition Santé successifs. Le PNNS 3 (2011-2015) fixe ainsi un objectif de diminution de la consommation de sel dans la population pour atteindre en moyenne, en 5 ans :
– 8 g/jour chez les hommes adultes ;
– 6,5 g/jour chez les femmes adultes et les enfants.
Cet objectif constitue une étape intermédiaire de l’atteinte de l’objectif fixé par l’Organisation mondiale de la santé qui recommande une consommation maximale de sel de 5 g/j.
Une diminution des apports, malgré tout insuffisante
L’atteinte des objectifs du PNNS 3 nécessitait une baisse de l’ordre de 20% par rapport à l’apport en sel estimé en 2002. Or, le suivi réalisé par l’INC et l’Agence montre que la baisse des apports constatée, grâce à l’évolution des teneurs en sel des aliments entre 2003 et 2011, se situerait entre 4% et 10% selon que les évolutions constatées soient extrapolées ou non à l’ensemble des produits transformés. Cette fourchette est cohérente avec les évolutions observées entre les études de consommation INCA 1 (1998/1999) et INCA 2 (2006/2007), à savoir une réduction de l’apport en sel de l’ordre de 5% chez les adultes.
Aujourd’hui, même si la proportion de forts consommateurs de sel (> 12g/j) a diminué (diminution de 20 à 30% entre INCA 1 et INCA 2), la consommation moyenne de sel en France reste, chez les adultes, de 8,7 g/j chez les hommes et de 6,7 g/j chez les femmes, hors prise en compte les ajouts de sel de table et du sel de cuisson, soit, de l’ordre de 10g/j chez les hommes et 8g/j chez les femmes au total.
En conséquence, l’Anses recommande la mise en place d’actions complémentaires, le cas échéant réglementaires, afin d’augmenter le nombre de produits concernés et le niveau de réduction des teneurs en sel des aliments transformés. Au regard de la difficulté constatée pour atteindre ces objectifs de santé publique, l’Anses recommande qu’une étude de l’impact potentiel de ces actions complémentaires soit engagée.
Source : anses