Téléphone portable et conduite : le débat reprend
Alors que le ministre de l’intérieur, Manuel Valls, a installé mardi 27 novembre le nouveau CNSR (Conseil national de la sécurité routière), une expertise collective de la littérature scientifique mondiale sur le risque d’accident lié à l’usage du téléphone portable en confirme la dangerosité au volant.
Ce « Parlement de la sécurité routière » est chargé notamment d’adresser au Gouvernement des propositions pour lutter contre la violence routière et de réaliser des contrôles afin d’évaluer les actions mises en place chaque année. Le débat sur le téléphone au volant devrait donc revenir sur la scène publique.
Sollicitée par la Délégation à la sécurité et à la circulation routières en 2011, L’Inserm en association avec l’Institut français de sciences et des technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux a réalisé une expertise collective, « Téléphone et sécurité routière », afin de mesurer l’impact de l’usage du téléphone et des autres « Distracteurs », sur la sécurité des usagers de la route.
Pour la première fois un groupe d’experts a fait le bilan complet de la littérature scientifique mondiale sur le risque d’accident lié à l’usage du téléphone portable et il en confirme la dangerosité au volant.
Le bilan complet apporte les enseignements suivants :
• En France, près de la moitié des conducteurs utilisent un téléphone en conduisant (portable ordinaire ou kit mains-libres).
• Le sur-risque d’accident matériel ou corporel découlant d’une conversation téléphonique au volant par rapport à un conducteur ne téléphonant pas est environ de 3.
• Converser au téléphone en conduisant provoque des modifications importantes du comportement visuel.
• Le kit mains-libres et le mobile ordinaire entraînent quasiment le même niveau de distraction car téléphoner accapare l’attention du conducteur
• En France, près d’un accident corporel de la route sur dix est associé à l’utilisation du téléphone au volant.
• Les rares tentatives d’analyse coûts/bénéfices d’une éventuelle interdiction du téléphone au volant sont nord-américaines.
Source : Inserm