Tabagisme passif : la nocivité serait « inexistante ou extrêmement faible »
Pneumologue de réputation mondiale, président de l’Institut de recherche Necker, le Pr Philippe Even, aujourd’hui à la retraite, connu pour ses prises de positions souvent hostiles aux laboratoires pharmaceutiques, affirme dans une interview au « Parisien » être convaincu de l’absence de nocivité du tabagisme passif. Un pavé dans la mare pour la Journée mondiale sans tabac.
Le Pr Even, délivré de l’obligation de réserve -il était doyen de la plus grande faculté de médecine de France-, prend volontiers la posture du franc-tireur, réservant ses « sorties » les plus vives à l’industrie pharmaceutique. On ne l’attendait guère sur le tabagisme passif. Commentant les études réalisées sur sur le sujet, il dégaine : « 40% d’entre elles concluent à une absence totale de nocivité du tabagisme passif sur la santé. Les 60% restantes estiment que le risque de cancer est multiplié par 0,02 pour la plus optimiste, et par 0,15 pour la plus pessimiste… contre un risque multiplié par 10 ou 20 pour le tabagisme actif ! C’est donc dérisoire. En clair, soit la nocivité est inexistante, soit elle est extrêmement faible ».
Dès lors, serait-on tenté de croire, pourquoi avoir créé une peur qui, selon lui, n’existerait pas ? Réponse du Pr Even : « Les campagnes antitabac et l’augmentation du prix des cigarettes ayant échoué, il fallait trouver un nouveau moyen de faire baisser le nombre de fumeurs. En agitant le chiffon du tabagisme passif, on a trouvé un outil d’une efficacité redoutable : la pression sociale. Même si la cause est bonne, je ne crois pas qu’il soit bon de gouverner sur un mensonge. Et le pire, c’est que ça ne marche pas : depuis l’entrée en vigueur du décret, les ventes de cigarettes sont reparties à la hausse ».
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