Sirops contre la toux, antihistaminiques… : un usage détourné chez les adolescents

L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a mis en garde sur l’usage détourné, à des fins récréatives, des médicaments antitussifs opiacés et antihistaminiques H1 délivrés avec ou sans ordonnance chez les adolescents et jeunes adultes.
“Une boisson, appelée “purple drank”, composée généralement de sirops à base de codéine, de prométhazine et de soda fait l’objet de signalements d’abus et d’usage détourné en France. Son émergence date de la fin des années 1990 aux Etats-Unis, où il constitue actuellement un problème de santé publique chez les jeunes”, indique l’ANSM dans un point d’information.

Sirop
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La codéine est un opiacé indiqué chez l’enfant de plus de 12 ans et l’adulte dans le traitement symptomatique de la toux ou des douleurs d’intensité modérée à intense. La prométhazine est un antihistaminique H1 indiqué dans le traitement symptomatique des manifestations allergiques et en cas d’insomnies occasionnelles. Ces deux médicaments se présentent sous différentes formes utilisées pour la fabrication du “purple drank ” (comprimé, sirop et solution buvable).
Alors que les premiers signalements ont été rapportés au réseau d’addictovigilance de l’ANSM en 2013, une nette augmentation a été constatée depuis lors. Il s’agit de demandes de délivrance suspectes rapportées par des pharmaciens d’officine mais aussi de cas de dépendance ou d’abus ayant pu conduire à une hospitalisation.
“Les symptômes décrits comprennent notamment des troubles de la vigilance (somnolence) et du comportement (agitation, syndrome confusionnel ou délirant) ainsi que des crises convulsives généralisées. Ces cas concernent des garçons comme des filles, majoritairement des adolescents (dès 12 ans), mais aussi de jeunes adultes”, précise l’ANSM
Face à “l’augmentation rapide et de la persistance des signalements de l’usage détourné de ces médicaments par une population particulièrement vulnérable”, l’ANSM a diffusé jeudi une mise en garde aux pharmaciens, médecins généralistes, addictologues, urgentistes, pédiatres, médecins exerçant en centres de planning familial et en PMI, services de médecine scolaire et universitaire ainsi qu’aux professionnels exerçant dans les associations de prévention d’usage de drogues et de prise en charge pour les jeunes.
L’ANSM demande ainsi à ces professionnels de santé d’être “particulièrement vigilants face à toute demande de médicaments contenant un dérivé opiacé ou un antihistaminique qui leur semblerait suspecte et émanant en particulier de jeunes adultes ou d’adolescents”.
De la même manière, l’agence demande aux professionnels accueillant des jeunes dans des structures de prévention d’être vigilants face à toute constatation d’usage ou toute attitude qui pourrait faire suspecter une consommation abusive de ces médicaments.
Source : ANSM