Plus de 50% des médicaments vendus sur Internet seraient des contrefaçons
Selon l’OMS, la contrefaçon concerne aujourd’hui 10 % du marché mondial, soit 45 milliards de dollars ( 36,6 milliards d’euros). Un médicament sur 10 vendu dans le monde et 50% des médicaments vendus sur internet sont des contrefaçons. La contrefaçon de médicaments peut entraîner des conséquences très graves pour la santé des personnes trompées.
La contrefaçon concerne en premier lieu les pays en développement, mais touche également de plus en plus les pays développés, notamment par le biais de la vente sur Internet.
Dans plus de 50 % des cas, les produits proposés sur Internet par des sites qui dissimulent leurs adresses sont des contrefaçons. En achetant un médicament en ligne, le patient s’expose, au mieux, à l’absence d’efficacité du traitement, au pire, à son effet toxique.
Les faux médicaments sont étiquetés frauduleusement de manière délibérée pour en dissimuler la nature et/ou la source.
La contrefaçon peut concerner aussi bien des produits de marque que des produits génériques. Les médicaments contrefaits sont le plus souvent sans principe actif. Ils peuvent être sous-dosés ou surdosés et parfois contenir des produits toxiques.
Dans les pays en développement, les médicaments faisant le plus souvent l’objet de contrefaçons sont ceux utilisés contre le paludisme, la tuberculose et le VIH/sida. Dans les pays développés, la contrefaçon concerne le plus souvent des médicaments coûteux (hormones, corticoïdes) ou des médicaments dits « de société », (anorexigènes, traitement de la dysfonction érectile…).
Les Entreprises du Médicament mobilisées contre la contrefaçon
Le Leem, porte-voix des industriels du médicament, a salué la saisie record de la douane française portant sur plus d’un million de sachets d’aspirine de contrefaçon, en provenance de Chine et à destination de l’Espagne. “La douane française a encore une fois démontré l’efficacité de ses contrôles aux frontières, contribuant ainsi à la sécurisation du marché et à la protection de la santé des patients en Europe et dans le monde”, a indiqué le Leem.
Aujourd’hui, les entreprises du médicament cherchent des solutions technologiques facilitant l’identification des contrefaçons et assurant la traçabilité des produits. Le Leem travaille avec les entreprises et la Fédération européenne des associations et industries pharmaceutiques (Efpia) pour développer l’utilisation d’un outil commun de traçabilité en Europe (Data Matrix 2D). Testé en Suède, il a démontré son efficacité et sa facilité d’utilisation.
Elles ont également signé une charte avec des représentants de plateformes d’e-commerce pour lutter contre la vente en ligne de ces produits et une déclaration de principes avec l’administration des douanes précisant les modalités de collaboration pour renforcer la lutte contre les trafics de médicaments.
“Depuis décembre 2012, Internet fait partie de la chaîne légale de distribution des médicaments en France. La réglementation récente de la vente de médicaments à distance en France doit donc être accompagnée de mesures fortes en termes de contrôle de cette activité et de sécurisation de ce nouveau mode de dispensation”, estime l’organisation.