Outox : la boisson anti-gueule de bois fait polémique
L’annonce du lancement, cette semaine, d’une nouvelle mixture destinée à atténuer les effets de l’alcool risque de ne pas être du goût des acteurs de la santé publique : la boisson gazeuse Outox, dont le prix n’a pas été communiqué, se veut révolutionnaire.
« Elle accélère de façon très importante la réduction du taux d’alcool dans le sang et permet aux individus de retrouver plus rapidement un état normal », assure la marque, qui espère séduire les consommateurs, notamment les jeunes, grâce à ce « safety drink » dont la présentation — l’orange et le noir de la canette et le nom en écriture stylisée — évoque les boissons énergisantes des adolescents.
Fournie par la société belge Lifestyle Drinks SA, l’Outox, qui sera largement proposée dans les grandes surfaces, espère convaincre que ses principes actifs permettent effectivement de limiter l’effet « gueule de bois ». Outox prétend en effet que ses résultats d’études et de tests cliniques prouvent que l’on peut absorber de l’alcool en minimisant ses inconvénients grâce à son produit.
Le problème est que ces « garanties » n’ont pas été fournies aux autorités compétentes, à savoir l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa), l’instance à même de formuler un avis sur ce type de boisson. Marie Favrot, directrice de l’évaluation des risques nutritionnels et sanitaires à l’Afssa explique dans les colonnes du « Parisien » qu’un produit présentant de telles allégations peut être dangereux et nous y sommes très opposés. Il va à l’encontre de toutes les politiques de prévention sur l’alcool au volant. »
Outox pourrait donc s’exposer aux foudres de l’agence, voire de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), qui peut, elle, décider de faire retirer le produit de la vente. Pour l’heure, aucune décision de ce type ne vise directement la mixture belge, mais les services de l’Etat veillent : il se peut que Outox soit bientôt obligé de revoir sa communication.
« A la fin de l’année, le règlement européen mettra au point une liste d’allégations possibles dans laquelle les entreprises devront puiser. Et elles seront obligées de prouver ce qu’elles avancent », rappelle la DGCCRF.
Source : http://www.leparisien.fr