Mort subite du jeune adulte : un meilleur dépistage à venir
En France, 40 000 personnes décèdent de mort subite par an, soit 10 fois plus que les accidents de la route. Lorsqu’un jeune adulte décède d’une mort subite, personne ne se l’explique. Pourtant, des études récentes ont montré que près de 50% des morts subites du jeune adulte étaient liées à des causes héréditaires et génétiques.
Chez les jeunes, les morts subites surviennent majoritairement chez des personnes n’ayant jamais eu de symptômes cardiaques. A l’inverse, pour les patients de plus de 45 ans, la mort subite est, le plus souvent, la complication d’une maladie cardiaque déjà connue ou d’un infarctus du myocarde. Etablir un diagnostic et faire un dépistage de la maladie au sein des familles permettrait la mise en place d’une prévention qui ferait quasiment disparaître le risque de mortalité. C’est pour offrir cette prise en charge globale que les Professeurs Vincent Probst et Hervé Le Marec ont créé le centre de prise en charge dédié à la mort subite du sujet jeune dans les locaux de l’institut du thorax du CHU Nantes. Ainsi, 20 ans après ses débuts, la recherche en génétique nantaise sur les troubles du rythme et la mort subite cardiaque franchit un grand cap : le centre de prise en charge de la mort subite du sujet jeune et le séquenceur haut-débit ont été inaugurés conjointement le 21 septembre dernier.
Les biocollections : base des recherches génétiques
L’institut du thorax réalise un programme de recherche scientifique sur la génétique et les biomarqueurs des pathologies cardiovasculaires et leurs facteurs de risque. L’objectif est de permettre la découverte de marqueurs génétiques ou biologiques associés à la survenue ou à l’évolution des maladies. La recherche ne peut s’effectuer que grâce à la participation des patients. A ce jour, l’institut du thorax a constitué une biocollection d’échantillons sanguins et d’ADN pour près de 12 000 patients. Pour certaines pathologies impliquant un risque de mort subite, ces biocollections sont les plus importantes au monde. Elles sont utilisées au quotidien par les chercheurs de l’institut du thorax et leur permettent d’identifier les nouveaux gènes responsables de la mort subite cardiaque.
> Plus d’infos auprès de l’Institut du Thorax (8 quai Moncousu à Nantes) ou auprès du CHU de Nantes
Morgane Boileau – Source et photo : Institut du Thorax