Médicaments non remboursés : l’incroyable valse des prix !
L’association « Familles rurales » dévoile une étude qui démontre que le prix des médicaments non remboursables vendus en libre accès varie de façon parfois spectaculaire d’une pharmacie à l’autre. L’association s’appuie sur les résultats d’un observatoire des prix qu’elle a créé pour enregistrer les variations de prix de 13 produits dans 76 officines dans 36 départements.
Du simple au double et même plus ! Le lait infantile Gallia est affiché à 11,78 € dans certaines officines, mais il peut atteindre 25,65 € dans d’autres… Prix moyen selon l’enquête de « Familles rurales » : 13,87 €. Même scénario pour le populaire Maalox® (maux d’estomac, récemment déremboursé et donc en libre accès) qui passe de 2,59 € à 6,20 €. Cherchez l’erreur… « Familles rurales » explique que sur les 13 produits sélectionnés, deux seulement sont directement proposés à la vente, les autres restant « derrière le comptoir ». Explications . Le pharmacien vend grosso modo deux types de médicaments : les médicaments de prescription (remboursés) et les médicaments « OTC », c’est-à-dire « over the counter » , en français « médicament de comptoir », non remboursés.
Ces produits sont délivrés sans ordonnance -le plus célèbre étant l’aspirine- et proposés à la vente soit par le pharmacien lui-même, soit en accès libre sur des présentoirs ad hoc. L’étude de « Familles rurales » montre bien que les spécialités vendues par le pharmacien sont le plus souvent soumis à de fortes fluctuations de marges : le débat se corse donc quand les pharmaciens, à qui l’on reproche de faire des marges trop importantes, répondent que la mise en place de « médicaments en libre service » est souvent trop compliquée (manque d’espace et de contrôle). Autre élément à prendre en compte : les déremboursements. Quand en effet des spécialités jugées « à faible service médical rendu » (SMR) sont déremboursées sur avis de la Haute autorité de santé, elles entament alors une deuxième vie en automédication, c’est-à-dire en accès libre mais en officine. Dans ce cas de figure, les prix de ces médicaments qui étaient jusqu’alors remboursés mais dans une limite de prix fixée par les autorités de santé, flambent. Le cas du Maalox® est un cas d’école…
Quoiqu’il en soit, le libre accès aux médicaments exerce toujours un effet stabilisateur sur les prix puisque les clients peuvent alors comparer les prix et surtout les voir : rares sont en effet les clients qui demandent le prix d’un médicament avant de passer commande. Or, depuis le 1er juillet 2008, les pharmaciens sont autorisés à proposer un certain nombre de produits non remboursables en accès direct. But : favoriser l’automédication et faire baisser les prix. Apparemment, c’est raté. Prenons le cas du Nurofen® : il est vendu 1 € dans certaines pharmacies. Le même Nurofen® (anti-inflammatoire) est généralement vendu 2,92 € mais son prix varie de 1,68 à… 4,60 €, selon l’enquête de « Familles rurales ».
Sources :
www.leparisien.fr
www.famillesrurales.org