Médicaments : les Français moins adeptes de l'automédication en 2017
Du fait notamment de pathologies hivernales moins marquées l’année dernière, les ventes de l’automédication en France reculent de 3,7% à 2,2 milliards d’euros en 2017.
Le baromètre annuel de l’Afipa (Association française de l’industrie pharmaceutique pour une automédication responsable) montre que le marché global du selfcare reste néanmoins un marché structurellement en croissance (+0,8%) avec un chiffre d’affaire de 3,9 milliards € et représente aujourd’hui près de 11% du CA des officines. « Ce sont plus particulièrement les produits du selfcare – dispositifs médicaux (+3,5% à 845 M€) et compléments alimentaires en tête (+12,1% à 825 M€)- grâce à des allégations moins dépendantes des pathologies saisonnières (sommeil, détente, etc.) qui permettent d’amortir une baisse du segment de la prescription sur l’année écoulée », constate l’Afipa.
Pour le secteur globalement en décroissance des médicaments d’automédication (- 3,7% à en valeur à 2 240 M€), deux segments enregistrent une baisse en raison de pathologies hivernales moins marquées (une gastroentérite plus tardive et des allergies saisonnières moins fortes) : celui des voies respiratoires (-8,4%) et de l’antalgie (-4,1%). « Ces chiffres démontrent le fort aspect saisonnier des produits du selfcare et illustrent l’usage raisonné de ces produits par les Français », estime l’association des industriels du secteur.
Selon le baromètre, « le relistage sur le dernier trimestre 2017 de médicaments à base de codéine et de
dextrométhorphane ont également eu un impact sur les ventes de médicaments d’automédication avec respectivement une baisse de 28% et 47% par rapport au dernier trimestre 2016. Les compléments alimentaires réalisent quant à eux la plus forte croissance (+12.1%) sur le marché du selfcare pour atteindre 825 M€.
L’Afipa tire la sonnette d’alarme
« A l’image des précédentes éditions de l’Observatoire, la part de marché de l’automédication en France demeure l’une des plus faibles en Europe », constate l’Afipa. « Pourtant, le niveau de prix – régulé par la libre concurrence entre officines, est parmi les plus bas d’Europe. En 2017, la tendance des prix de l’OTC en France est même restée en dessous de l’indice des prix à la consommation », souligne-t-elle. « Alors qu’ailleurs en Europe, les gouvernements s’appuient sur le développement de l’automédication et engagent des campagnes d’éducation, aucune mesure de ce type n’a jamais été mise en oeuvre en France par les pouvoirs publics », regrette ainsi l’association qui demande à être reçue par la Ministre de la santé.
Source : Afipa