Médicaments : la consommation des Français baisse pour la 1ère fois en 2011
Les médicaments, premier poste des dépenses de soins de ville, ont affiché pour la 1ère fois en 2011, une stabilité avec une croissance limitée à +0,2%, a indiqué le 6 décembre dernier la Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS). Ainsi, en volume, le nombre de boîtes remboursées en 2011 s’élève à 2,64 mds contre 2,66 mds en 2010, soit une diminution de 0,8% par rapport à 2010.
Le ralentissement ou la baisse des volumes de prescription s’observent pour un grand nombre de classes thérapeutiques; parmi les plus importantes : hormones de croissance (-17,3%), antiostéoporotiques (-8,9%), anti-rhumatismaux (-6,3%), anti-inflammatoires locaux (-6,3%), antihypertenseurs (-2,5%), antidépresseurs (-2,3%), psychotropes (-1,7%).
Ainsi, les montants remboursés, pour l’ensemble des régimes de l’Assurance Maladie, atteignent 22,84 mds € pour 2,64 milliards de boîtes. Hors rétrocession hospitalière, c’est-à-dire pour les seuls médicaments délivrés en officines de ville, les remboursements s’élèvent à 21,3 Mds € (-0,2% par rapport à 2010).
Un résultat qui illustre la baisse continue de la croissance du poste « médicaments », dont le taux annuel oscillait entre +7 et +9% au début des années 2000, pour atteindre environ +2% en 2009 et 2010 et -0,2% en 2011 (données hors rétrocession hospitalière).
Les principaux facteurs de ralentissement en 2011
Pour la Cnam, cette maîtrise progressive des dépenses de médicaments s’explique par les efforts conjugués des autorités sanitaires et des actions engagées dans ce domaine: les déremboursements de médicaments à service médical rendu insuffisant, la promotion des génériques et du bon usage des médicaments, la maîtrise médicalisée avec notamment la mise en place du CAPI (contrat d’amélioration des pratiques individuelles) avec les médecins prescripteurs et leur rémunération sur objectifs de santé publique.
Ainsi, la Cnam estime qu’en 2011, près d’1 milliard € d’économie a été réalisé grâce aux actions mises en oeuvre. « Cependant, si la France connaît une baisse des volumes consommés, sa structure de consommation demeure plus défavorable que celle de nos voisins européens : moindre utilisation des médicaments génériques au profit de produits plus coûteux », prévient la Caisse.
Elle rappelle ainsi que la France demeure en tête des dépenses de médicaments par habitant et en 2ème position pour les volumes consommés parmi les 8 principaux pays européens et pour 8 classes thérapeutiques majeures.
1,4 milliard d’euros d’économies en 2011 grâce aux génériques.
Augmenter le recours aux médicaments génériques constitue l’un des leviers majeurs de l’Assurance Maladie pour la maîtrise des dépenses de santé. En 2011, le médicament générique a ainsi représenté plus d’1,4 milliard d’euros d’économie au niveau national. « L’objectif ambitieux d’un taux de substitution de 85% à fin 2012 semble atteignable », affirme la Caisse nationale d’Assurance maladie.
Les chiffres parus fin 2012 semblent lui donner raison. Les campagnes de sensibilisation à la délivrance par les pharmaciens et à la consommation par les usagers des génériques ont porté leurs fruits. Le taux de substitution dans l’officine a atteint 82,4% et gagné 10 points au second semestre 2012 en raison de l’accord tiers payant contre générique.
Comparer pour être mieux remboursé
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Source : Dépenses de médicaments de ville en 2011 – Assurance Maladie – 6 décembre 2012