Médicaments: des dépenses encore beaucoup trop élevées en France
Selon une étude présentée lundi 24 juin par l’eurodéputée Michèle Rivasi, le pharmacien Serge Rader et le Pr Philippe Even, les dépenses de médicaments seraient très élevées en France en comparaison d’autres pays européens. Selon eux, des mesures d’économies permettraient de réduire ce coût de 10 milliards d’euros sur trois ans.
Selon l’étude, en 1980, les Français dépensaient 5 milliards d’euros pour leurs médicaments contre 37 milliards aujourd’hui “Alors que le déficit de la branche maladie se perpétue (encore 7,9 Md€ prévus en 2013 malgré les hausses des prélèvements tous azimuts), les autorités refusent d’engager une véritable réforme de la politique du médicament, pourtant déjà réalisée par tous les pays européens. Dans toute l’Europe, les prix des médicaments ont baissés. Qu’attend la France?”, demande Michèle Rivasi.
“En Italie, on constate que le coût des médicaments en ville et à l’hôpital s’élève pour 2012 à 17,8 Md€ contre 35,5 M pour la France, soit 85% de plus à populations égales pour les mêmes résultats sanitaires et même une meilleure espérance de vie à la naissance en Italie”, précise Serge Rader.
En cause, selon eux, « une dépense constante en valeur malgré les PLFSS successifs et stériles, des volumes de prescriptions qui continuent d’augmenter malgré des statistiques contraires, et des différences de prix notoires aussi bien sur les médicaments que sur les génériques insuffisamment utilisés et trop chers ».
“Cette nécessaire réforme passe par une re-évaluation de la prescription médicale, en diminuant les volumes et le recours aux molécules récentes et chères (toutes aux ASMR 5 c’est-à-dire sans plus-value thérapeutique donc inutiles), au profit des plus anciennes, moins onéreuses et mieux connues pour leur pharmacovigilance”, estime Philippe Even.
“Toutes les classes thérapeutiques de la pharmacopée doivent être reprises en mains pour dégager 10 Md d’économie sur 3 ans, soit une diminution du budget de 10% par an. C’est parfaitement possible sans diminution de la qualité des soins”, estiment les trois rapporteurs de l’étude.