Médicaments: 3500 produits sans ordonnance en vente sur internet dès le 1er mars
A partir du 1er mars 2013, près de 3500 médicaments sans ordonnance vont être autorisés à la vente sur internet suite à une décision du Conseil d’Etat qui assouplit les restrictions de l’ordonnance du 19 décembre 2012.
Le gouvernement avait pris en décembre dernier une ordonnance encadrant la vente sur internet de 455 médicaments sans ordonnance. Une liste plus restrictive que celle prévue par la législation européenne. Le pharmacien Philippe Lailler, premier à avoir ouvert sa cyberpharmacie, avait donc saisi le Conseil d’Etat pour excès de pouvoir.
Ainsi, le juge des référés du Conseil d’État a considéré que l’article L. 5125-34, qui prévoit que seuls certains médicaments non soumis à prescription peuvent être vendus en ligne, était « propre à créer un doute sérieux sur la légalité de ces dispositions » vis-à-vis du droit européen.
La décision du Conseil d’Etat ouvre ainsi la vente en ligne de tous les médicaments disponibles sans ordonnance à partir du 1er mars 2013, soit près de 10 000 médicaments, au lieu des 455 initialement prévus par l’ordonnance française
Sur Europe 1, Benoît Hamon, le ministre de la Consommation, a estimé qu’il fallait “être particulièrement prudent” en matière de pharmacie en ligne et que le gouvernement allait “analyser la décision du Conseil d’Etat”.
Les syndicats de pharmaciens se montrent plutôt hostiles à l’ouverture de la vente de médicaments sur Internet. Le syndicat FSPF a déconseillé aux professionnels de se lancer sur la vente en ligne, en raison du flou juridique. Autres craintes des officinaux : le risque d’automédication à outrance et sans encadrement mais aussi l’ouverture du marché à la grande distribution.
Pour la présidente de l’ordre des pharmaciens, Isabelle Adenot, « le conseil du pharmacien, en ces périodes de méfiance vis-à-vis du médicament, est fondamental ». L’ordre s’inquiète aussi de la sécurité des données du patient : « Le site Web d’une pharmacie de Gironde vient d’être piraté. Il s’y vendait des produits contrefaits », affirme la présidente de l’ordre.
Source : Conseil d’Etat