Masturbation chez l'adolescent : respectez son intimité
Vous avez surpris votre fils ou votre fille se masturbant ? Situation gênante mais normale. Pas de panique : à l’âge de 18 ans, 93 % des garçons et 45 % des filles déclarent s’être déjà masturbés*.
La masturbation est une pratique sexuelle assez fréquente chez les adolescents. Elle fait partie d’un cheminement d’éveil sexuel naturel. D’autant que les adolescents sont d’une façon plus générale en recherche de sensations, de plaisir. Leur corps change, la puberté s’installe. Ils ont besoin de découvrir leur anatomie et de s’initier aux premiers jeux sexuels.
A la recherche du plaisir « permis »
La masturbation se résume par un ensemble de caresses –souvent par un va-et-vient, frottement, pression…- au niveau du pénis pour les garçons ou du vagin et du clitoris pour la fille. Objectif pour les ados : découvrir leur corps et se procurer du plaisir, voire rechercher l’orgasme.
Ces caresses laissent souvent une grande place à l’imaginaire : fantasmes érotiques, projection d’une expérience homosexuelle, images du partenaire convoité… Cette technique d’apprentissage sexuel est d’autant plus commune chez les adolescents qu’elle peut leur sembler rassurante. Ils ont ainsi le sentiment de débuter leur sexualité, de pouvoir assouvir leurs rêves érotiques sans aucun engagement ou sans aucune répercussion dans le monde réel.
Le dialogue « Ado-Parent »
A chacun son jardin secret. Si votre adolescent ne vous en parle pas, inutile de lui poser trop de questions intimes. Evitez « est-ce que tu t’es déjà masturbé ? », bien trop direct. Vous risquez seulement de le mettre très mal à l’aise. Votre fils ou votre fille n’est plus un enfant. Il passe doucement à l’âge adulte. C’est plutôt à vous de couper le cordon.
En revanche, si vous avez malencontreusement, « pris sur le fait » votre adolescent en train de se masturber, essayez de dédramatiser. Le moment est bien plus gênant pour lui que pour vous. Refermez la porte, avec un léger « pardon ». Plus tard, quand vous vous retrouverez, évitez de transformer la situation en tabou. Votre fils ou votre fille pourrait penser qu’il a commis une faute. Contentez-vous de lui dire « tu sais pour toute à l’heure, ne t’inquiète pas : c’est normal. Pas la peine dans faire toute une histoire, je le garde pour moi ».
Vous respecterez ainsi son intimité, sans porter de jugement ; ce qui renforcera la confiance qu’il a en vous.
*Source INPES