Les hommes séduits par les femmes qui leur ressemblent
Les hommes trouvent plus attirantes les femmes avec qui ils partagent certains traits du visage. C’est la conclusion d’une étude réalisée par une équipe de l’Institut des sciences de l’évolution de Montpellier (Isem, CNRS/Université Montpellier 2/IRD).
Les scientifiques se sont intéressés à certains caractères du visage comme la couleur des yeux et des cheveux, l’épaisseur des lèvres et des sourcils, ou encore, la présence d’une fossette au menton. Mais, contrairement à la plupart des travaux réalisés à ce jour, ils ont mis en rapport les traits des hommes interrogés et ceux des femmes qu’ils désignaient comme attirantes.
Les chercheurs ont d’abord demandé à une centaine d’hommes de choisir parmi des photos de visages féminins, ceux qu’ils trouvaient attirants. Ils ont ensuite répété l’opération sur un autre groupe d’hommes, mais cette fois avec des visages construits par ordinateur.
Les résultats ont montré que les hommes choisissent de préférence les visages avec lesquels ils partagent certains traits. Ainsi, dans la deuxième expérience, parmi quatre visages différents, ils ont choisi celui avec lequel ils partageaient au moins un trait dans 37% des cas. En revanche, aucune évidence n’est venue conforter l’hypothèse de l’incertitude de la paternité.
Dans un second temps, les chercheurs ont analysé des photos de couples dans la vie, ayant au moins un enfant. Ceci, afin de savoir si ces préférences avaient une influence réelle sur le choix du partenaire. Les résultats montrent que, là aussi, les conjoints ont plus de traits du visage en commun que deux individus pris au hasard dans la population.
Ces travaux, publiés le 21 novembre dans la revue PLoS One, renforcent la théorie de l’homogamie – selon laquelle les individus recherchent un partenaire sexuel qui leur ressemblent – en l’étendant ici à des traits génétiques.
Il reste aussi à déterminer si ce phénomène est local, propre à l’Occident, ou s’il a lieu au sein d’autres cultures. C’est ce que les chercheurs de l’Isem voudraient désormais étudier.
Source : CNRS
Références : Men’s preference for women’s facial features: testing homogamy and the paternity uncertainty hypothesis. Jeanne Bovet, Julien Barthes, Valérie Durand, Michel Raymond, Alexandra Alvergne. PLoS One, 21 novembre 2012.