Les Français de plus en plus concernés par le manque d'activité physique
Selon une étude* menée par Santé publique France, l’inactivité physique et la sédentarité gagnent du terrain dans la population française. Les femmes sont les plus concernées. En 10 ans, la proportion de femmes physiquement actives a baissé de 16%.
Pour Santé publique France, la baisse est préoccupante. Surtout quand on sait que l’inactivité physique a été identifiée en 2009 comme le quatrième facteur de risque des maladies non transmissibles, impliquées dans plus de 3 millions de morts évitables.
Selon l’étude Esteban en 2015, 61% des adultes de 18 à 74 ans ont un niveau d’activité physique atteignant les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé pour limiter les risques de maladies non transmissibles ; à savoir « pratiquer au moins au cours de la semaine, 150 minutes d’activité d’endurance d’intensité modérée ou au moins 75 minutes d’activité d’endurance d’intensité soutenue, ou une combinaison équivalente d’intensité modérée ou soutenue ». Le taux français reste supérieur à ceux relevés aux États-Unis (52%) et en Australie (53%).
Plus d’une femme sur 5 cumulent sédentarité et inactivité physique
Un niveau de sédentarité élevé associé à un niveau d’activité physique bas augmente les risques de maladies non transmissibles. En France, en 2015, 22% des femmes cumulent ces deux facteurs de risques contre 17% des hommes. Et, seulement 53% des femmes atteignent les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé en matière d’activité physique, contre 70% des hommes. En 10 ans, la population féminine physiquement active a diminué de façon préoccupante de 16%, une baisse particulièrement prononcée chez les femmes de 40-54 ans (-22%).
Une forte sédentarité corrélée à un usage massif des écrans
Au total, près de 90% des adultes déclarent 3 heures ou plus d’activité sédentaire/jour. En 2015, les adultes passent en moyenne 6 heures et 35 minutes par jour dans des activités sédentaires. On constate ainsi un fort taux de sédentarité commun à l’ensemble de la population, quels que soient le sexe et le niveau de diplôme.
Cette forte sédentarité est corrélée à un usage massif des écrans. En 2006, en dehors de l’activité professionnelle, la population adulte déclarait passer en moyenne 3 heures et 10 minutes par jour devant un écran, contre 5 heures et 07 minutes en 2015, soit une augmentation de +53%. Les plus jeunes (18-39 ans) et les moins diplômés (inférieur au baccalauréat) sont plus concernés (5h34) que les 40-54 ans (4h45) et les détenteurs d’un baccalauréat ou d’un diplôme supérieur (4h44). Cette évolution est due à un usage accru des ordinateurs, tablettes, smartphones et consoles de jeux (utilisation quotidienne multipliée par 2,3 chez les hommes et 3,6 chez les femmes), et dans une moindre mesure, par une augmentation du temps passé devant la télévision.
Sédentarité des 6-17 ans, le temps d’écran également en cause
En ce qui concerne les plus jeunes, en moyenne, les 6-17 ans sont moins d’un sur quatre à atteindre les 60 minutes d’activité physique par jour recommandées par l’OMS, même si plus de la moitié d’entre eux (55%) témoignaient en 2015 d’un niveau d’activité physique « modéré » ou « élevé » (59% chez les garçons et 51% chez les filles). L’inactivité touche davantage les 11-17 ans que les plus jeunes : elle ne touche qu’1/4 des enfants de 6-10 ans, contre plus de 60% en moyenne dans les classes d’âge supérieures.
En moyenne, les enfants de 6-17 ans passaient, en 2015, 4 heures et 11 minutes par jour devant un
écran, une durée supérieure chez les garçons (4h29) en comparaison des filles (3h55). Le temps quotidien passé devant écran est plus faible chez les plus jeunes (3 heures et 07 minutes), alors qu’il ne cesse d’augmenter avec l’âge (4 heures et 48 minutes) chez les 11-14 ans, et 5 heures et 24 minutes chez les 15- 17 ans.
Dans l’étude Esteban, la sédentarité a été estimée sur la base de 3 heures quotidiennes passées devant un écran. On constate alors qu’en 2015, près de 61% des enfants et adolescents de 6-17 ans peuvent être considérés comme sédentaires. Ce comportement sédentaire touche moins de la moitié des 6-10 ans, 70% des 11-14 ans, et chez les 15-17 ans, 7 filles sur 10 et 9 garçons sur 10
En 10 ans, le temps quotidien passé devant un écran par les enfants a augmenté en moyenne d’une heure, (+26 minutes chez les 6-10 ans, +1h17 chez les 11-14 ans et +2h chez les adolescents de 15 à 17 ans). Le pourcentage des 6-17 ans passant 3 heures ou plus devant un écran chaque jour a augmenté de +48% chez les garçons et de +38% chez les filles.
Créer son programme d’activité physique avec Mangerbouger
Fort de ce constat, Santé publique France a développé pour la rentrée de nouveaux outils digitaux, informatifs et incitatifs, invitant les Français, et particulièrement les Françaises, à bouger plus et mieux. Entièrement repensée, la rubrique « Bouger plus » du site www.mangerbouger.fr a pour objectif d’aider les Français à augmenter leur activité physique et à diminuer leur temps passé assis. Enrichi de nombreux contenus, l’onglet « bouger plus » permet au visiteur de connaître les bénéfices de l’activité physique. Le visiteur peut ensuite évaluer son niveau d’activité physique, pratiquer à la maison en s’appuyant sur les 41 fiches d’exercices proposées, trouver les activités qui lui correspondent et se concocter un programme à intégrer dans son emploi du temps.
* l’étude Esteban 2014-2016 (Étude de SanTé sur l’Environnement, la Biosurveillance, l’Activité physique et la Nutrition). Elle a été menée d’avril 2014 à mars 2016, en France métropolitaine sur un échantillon national représentatif de 2 678 adultes et 1 182 enfants de 6 à 17 an.
Pour en savoir plus , consulter le site de Santé Publique France