Les émissions mondiales de CO2 augmentent à nouveau en 2010
Les émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2), qui contribuent au réchauffement climatique, devraient repartir à la hausse en 2010 selon une correspondance à paraître dans Nature Geoscience du Global Carbon Project , une organisation internationale de recherche auquel participe le Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement. Alors qu’elles avaient diminué de 1,3 % en 2009, les émissions de carbone devraient augmenter de 3 % en 2010.
Les chercheurs du Global Carbon Project avaient précédemment établi que les émissions mondiales de dioxyde decarbone (CO2) avaient baissé de 1,3% au cours de l’année 2009, baisse qu’ils avaient attribuée à la crise financière et économique. L’évolution des émissions avaient cependant été très variable selon les régions du monde : les émissions avaient nettement diminué en Europe (France -4,9%, Allemagne -7%, Angleterre -8,6%), au Japon (-11,8%), aux Etats-Unis (-6,9%) et en Russie (-8,4%), tandis qu’elles augmentaient dans les pays émergents (Chine +8%, Inde +6,2%, Corée du sud +1,4%).
S’agissant de l’année 2010, les scientifiques estiment aujourd’hui que si la croissance économique progresse de la manière attendue (+ 4,8% de PIB mondial), on devrait observer une augmentation des émissions mondiales de CO2 de plus de 3%, un taux de croissance qui s’approche de ceux observés de 2000 à 2008.
« La diminution globale liée à l’impact de la crise de 2009, devrait être surcompensée en 2010 avec l’augmentation de +3% », souligne Philippe Ciais, l’un des auteurs de l’étude du GCP et chercheur au LSCE. « S’agissant de la quantité globale de carbone dans l’atmosphère, les stations de mesure indiquent que la concentration atmosphérique du CO2 continue d’augmenter et devrait atteindre 390,5 parties par millions (cette concentration exprimée en ppm correspond au nombre de molécules de CO2 divisé par le nombre de millions de molécules de l’air) en fin d’année 2010 contre 387,2 ppm fin 2009. »
Toujours selon l’étude du GCP, la bonne nouvelle est que les émissions de CO2 liées à la déforestation et à l’utilisation des sols ont fortement baissé au cours des dix dernières années, de l’ordre de 25% entre 2009 et la fin des années 1990, grâce à une réduction de la vitesse de déboisement des forêts tropicales et à la repousse de certaines forêts situées en-dehors des Tropiques. La déforestation contribuerait aujourd’hui pour environ 10% de la totalité des émissions de CO2 dues aux activités humaines.
Le Global Carbone Project
Le Global Carbone Project est une organisation de recherche internationale qui dépend des programmes internationaux sur plusieurs thèmes : géosphère-biosphère (IGBP), dimensions humaines du changement global de l’environnement (IHDP), recherches mondiales sur le climat (WCRP) et biodiversité. La mission du GCP est de développer la connaissance et l’expertise sur le cycle du carbone. Depuis 2007, le GCP coordonne une synthèse annuelle du bilan global des sources et des puits de CO2.
www.globalcarbonproject.org/index.htm
Le Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement
Le Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement est une unité mixte de recherche (UMR 8212) entre le CNRS, le CEA et l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ). Ses équipes (300 personnes) sont basées à Saclay et à Gif-sur-Yvette. Le LSCE fait partie de l’Institut Pierre Simon Laplace (IPSL). Ses axes de recherche sont la variabilité naturelle du climat, les cycles du carbone, des gaz à effet de serre et des aérosols ainsi que la géochronologie et les géomarqueurs.
www.lsce.ipsl.fr
Source : CNRS