Les écrans déconseillés pour les enfants de moins de 3 ans
Tablettes, smartphones, télévision… Selon une enquête de l’Association Française de Pédiatrie Ambulatoire (AFPA), les enfants deviennent adeptes des écrans de plus en plus tôt et surtout bien trop tôt. Ainsi, près d’un enfant de moins de 3 ans sur 2 (47%) a utilisé un écran nomade la semaine précédant l’enquête et 35% ont regardé un programme tv non adapté à leur âge, notamment le journal télévisé (61% d’entre eux).
Cette enquête enquête descriptive, menée auprès de parents d’enfants suivis par quelque 144 pédiatres membres de l’association, révèle notamment que 47% des enfants de moins de 3 ans utilisent des écrans interactifs comme des tablettes ou des smartphones (93% à la maison et 12% en voiture). Ils y passent en moyenne 30 minutes par semaine et près d’un tiers d’entre eux (30%) l’utilise sans la présence d’un adulte. A savoir, 44% des parents prêtent leur téléphone portable à leur enfant de moins de 3 ans pour l’occuper, le consoler…
Quant aux enfants de plus de 3 ans, ils sont 48% à utiliser des écrans interactifs comme des tablettes ou des smartphones (97% à la maison et 8% en voiture). Ils y passent en moyenne 30 minutes par jour et la moitié d’entre eux l’utilise sans la présence d’un adulte.
Des repères pour les parents
“Avant 3 ans, l’enfant a essentiellement besoin d’interagir avec son environnement. Il construit ses repères spatiaux (interactions de ses 5 sens avec l’environnement) et temporels (à travers les histoires qu’on lui raconte et les livres qu’il feuillette). Les jeux traditionnels et les livres sont donc à privilégier”, souligne l’AFPA.« L’enfant n’a pas besoin d’une tablette pour se développer. S’il n’en a pas, il ne prendra pas de “retard” sur les autres ! Et si l’enfant est demandeur, on peut l’initier à son utilisation, à partir de 2 ans et demi. Il est important de privilégier le jeu à partager, sans autre but que de jouer ensemble », explique le Dr François-Marie Caron et , pédiatre à Amiens et membre de l’AFPA.
“Entre 3 et 6 ans, l’enfant a besoin d’explorer toutes ses possibilités sensorielles et manuelles (sa motricité, son langage, son graphisme, sa créativité…), de comprendre le monde qui l’entoure. L’utilisation des tablettes, même ludique, ne doit pas monopoliser l’attention de l’enfant et rester limitée : elle peut être intégrée dans l’apprentissage mais ne doit pas se substituer aux jouets traditionnels”, poursuit l’association. « À cet âge, il est indispensable de respecter 4 conditions : toujours utiliser la tablette sur des périodes courtes et jamais pendant le repas ou avant de dormir, être accompagné par un adulte ou un aîné, poursuivre l’unique objectif de jouer et utiliser des logiciels adaptés. », précise le Dr Caron.
” Le journal télévisé est à éviter avant 6 ans”
En ce qui concerne la télévision, si majoritairement, les enfants regardent des programmes pour leur âge, 37% des moins de 3 ans et 17% des plus de 3 ans visionnent des programmes non adaptés, notamment le journal télévisé (61% des moins de 3 ans et 70% des plus de 3 ans).
“Avant 3 ans, il n’existe pas de programme tv réellement adapté. À cet âge, l’enfant a une intelligence sensorielle et motrice, et non une intelligence conceptuelle et imagée. Jouer, toucher, manipuler les objets, se familiariser avec l’espace en 3 dimensions est fondamental. D’autant que plusieurs études prouvent que la télévision allumée nuit aux apprentissages de l’enfant même s’il ne la regarde pas”, indique l’AFPA.
À partir de 3 ans, les parents doivent établir des règles claires sur le temps d’écran et bien veiller à respecter les âges indiqués pour les programmes. Le dialogue est conseillé afin de donner du sens à ce qui a été vu et éprouvé. « Le journal télévisé est à éviter avant 6 ans et après, il ne peut être regardé sans l’accompagnement d’un parent. Je conseille aussi aux familles de ne jamais installer une télévision dans la chambre de leurs enfants », insiste le pédiatre.
* Enquête « les jeunes enfants et les écrans » – Association Français de Pédiatrie Ambulatoire (AFPA), réalisée en février 2016 par 144 pédiatres de l’AFPA auprès parents de 197 enfants de moins de 3 ans (âge moyen : 20 mois) et 231 enfants de plus de 3 ans scolarisé en école primaire (âge moyen : 6,5 ans)
Source : AFPA