Le vin : bon ou mauvais pour la santé ?
Avec des publications scientifiques qui se contredisent régulièrement, le vin est-il bon ou mauvais pour la santé ? Que peut-on dire des dernières publications scientifiques ? Vin & Société, avec l’appui du cabinet Alcimed, ont mené une étude bibliographique d’après 869 publications scientifiques et 99 études analysées. Résultats.
« La consommation d’un verre de vin par jour permet de maximiser ses bénéfices et de minimiser ses désavantages sur la santé, sauf chez les femmes à risque de cancer du sein hormono-dépendant pour qui l’abstinence sera de mise. De manière consensuelle, les publications scientifiques montrent que la consommation modérée de vin a des effets bénéfiques sur la mortalité générale et dans la prévention des maladies cardio-vasculaires, du cancer colorectal et du cancer de l’œsophage. Une méta-analyse publiée en 2011 reprenant les résultats de 18 études scientifiques a par exemple démontré que le vin pouvait diminuer jusqu’à 34% le risque de mortalité cardio-vasculaire et jusqu’à 25% le risque de mortalité totale, pour des doses modérées – de 1 à 2,5 verres / jour)*» déclare Constance Hervieu, consultante Alcimed.
Cette étude bibliographique s’est centrée autour des effets du vin sur différentes pathologies chroniques : maladies cardio-vasculaires, maladies métaboliques (diabète, obésité, syndrome métabolique…), maladies neuro-dégénératives (Alzheimer, Parkinson…), cancers, maladies osseuses, etc.
Parmi les pistes sérieuses, les études démontrent un bénéfice de la consommation modérée de vin dans la prévention du diabète de type 2 et des maladies neuro-dégénératives ainsi que dans l’amélioration des fonctions cognitives. Concernant les cancers, les études de cette année permettent de confirmer que la consommation responsable de vin serait intéressante dans la prévention des cancers du poumon, de la thyroïde ou du rein et sans effet dans le déclenchement des cancers de la prostate et de l’estomac.
Parmi les pistes émergentes, comme les années précédentes, les études montrent que la survie après le diagnostic d’un cancer est meilleure chez les consommateurs modérés de vin. De même, les publications scientifiques montrent que le vin aurait des bénéfices dans la prévention des cancers de la vessie et du sein non hormono-dépendant. Cependant, il semble que la consommation régulière de vin, tout comme celle d’alcool, augmente les risques de cancer du sein hormono-dépendant. Toutefois, il faut noter que cette forme de cancer qui est la plus fréquente, est fortement influencée par d’autres facteurs de risque que l’alcool tels qu’une puberté précoce, une ménopause tardive, un premier enfant tardivement, une absence d’allaitement, etc.
Deux controverses existent : l’une portant sur les effets du vin sur les cancers des VADS (voies aéro-digestives supérieures) sauf l’œsophage et sur le cancer de la peau, pathologies sur lesquelles Alcimed et Vin&Société suivront avec attention les publications scientifiques en 2013.
« De nouveaux modes de consommation ont émergé, on ne boit plus aujourd’hui comme hier. En toute chose il faut de la mesure, ni excès ni privation mais de l’éducation. L’ensemble de la filière vin française représentée par Vin & Société est engagée dans une démarche de responsabilité. Plutôt que l’abstinence totale, dont on sait qu’elle est à la fois illusoire et inefficace comme l’histoire nous l’a démontré, Vin & Société prône l’éducation et le bien boire, c’est-à-dire une position de raison alliant plaisir et modération » déclare Joël Forgeau, Président de Vin & Société.
Selon les recommandations de santé publique, l’abus d’alcool est dangereux pour la santé et à consommer avec modération !
M.B.