Le ‘‘rajeunissement’’ vulvovaginal
Qu’est-ce que le “rajeunissement” vulvovaginal ? Après la ménopause, les parties intimes de la femme s’atrophient entraînant une sensation de sécheresse. Zoom sur les nouvelles techniques de chirurgie plastique qui permettent une meilleure prise en charge de ces pathologies intimes.
La région vulvaire connaît en effet un vieillissement particulièrement marqué après la ménopause. On observe au moment de ce basculement hormonal une atrophie aussi bien au niveau du pubis que des grandes lèvres et du clitoris mais également au niveau des muqueuses de toute la zone située à proximité du vagin. A ce niveau, l’atrophie s’accompagne le plus souvent d’une sensation de sécheresse extrêmement gênante dans la vie quotidienne mais aussi dans les rapports sexuels, pouvant conduire à l’arrêt de ceux-ci et engendrer des déséquilibres au sein du couple.
Le « rajeunissement » vulvovaginal est un nouveau domaine de recherche et d’application des techniques d’injection faisant appel, soit au lipofilling soit, à l’injection d’acide hyaluronique. L’entreprise française Vivacy propose même depuis cette année un acide hyaluronique spécifiquement destiné à la zone vulvovaginale. Celui-ci est disponible sous deux formes, l’une spécifiquement destinée à la réhydratation des muqueuses, l’autre, plus cohésive, c’est-à-dire plus stable, sert à la restauration du volume.
De nombreuses femmes supportent mal les traitements hormonaux locaux existants. Parfois mêmes, ceux-ci se révèlent totalement inefficaces ou sont souvent formellement contre-indiqués, comme à la suite de certains cancers gynécologiques. L’irradiation du périnée entraîne également chez certaines femmes une atrophie très importante avec une rétraction et un durcissement de tous les tissus normalement extrêmement souples dans cette zone.
Dans ce contexte, la possibilité de proposer aux femmes qui souffrent de ces maux – bien que ceux-ci soient encore trop rarement exprimés – un traitement à la fois simple, rapide (quelques minutes) et dont l’efficacité a été démontrée, est une immense avancée dans la prise en charge des pathologies intimes. Cette technique vient compléter celle du lipofilling dont les effets sur la reconstruction des volumes est avérée mais qui n’a pas d’efficacité réelle sur la sécheresse. Ce traitement à l’acide hyaluronique est également entièrement sûr puisqu’il est similaire à ceux qui existent pour les interventions esthétiques du visage.
L’acide hyaluronique Désirial, forme moins réticulée et plus fluide, s’injecte généralement en nappage très superficiel au niveau des zones les plus inconfortables (fourchette de la vulve, premiers centimètres du vagin, cicatrices d’épisiotomie). L’acide hyaluronique Désirial Plus est, lui plus visqueux, et s’utilise avec une canule pour remodeler la zone du pubis et les grandes lèvres ou pour rehausser les clitoris enfouis. Et il ne s’agit pas là d’une prise en charge esthétique puisque les lèvres jouent un rôle crucial dans la protection et l’humidification de la vulve. Il est aussi possible d’effectuer traitement du point G, qui reste encore controversé, avec ce type d’acide hyaluronique. Mais il s’agit d’une technique délicate qui ne s’improvise pas.
Devant l’intérêt suscité par le traitement de toute cette zone, une société scientifique spécialement dédiée à la mise en commun de l’ensemble des compétences permettant l’amélioration et la diffusion contrôlées des techniques d’intervention vient d’être créée. Le GRIRG – Groupe de Recherches et Innovations en Restauration Génitale – regroupe les différentes spécialités concernées par ce type de traitement, au premier rang desquelles les gynécologues, les chirurgiens plasticiens, les dermatologues, les urologues et les sexologues.
Source : Abstracts 16ème congrès de l’IMCAS Paris 2014 / Dr Bernard Mole, Chirurgien Plasticien sur Paris