Le Bisphénol A augmenterait les risques d’intolérance alimentaire
Une étude menée par des chercheurs de l’Inra à Toulouse vient de montrer qu’une exposition périnatale (in utero et pendant l’allaitement) à de faibles doses de Bisphénol A (BPA), considérées sans risque pour l’Homme, pouvait augmenter le risque de développer une intolérance alimentaire à l’âge adulte.
En effet, les chercheurs de l’unité de Toxicologie alimentaire (TOXALIM) de l’Inra ont soumis deux groupes de rates gestantes à une exposition au bisphénol A (BPA différentes doses (0,5, 5 et 50μg/kg poids corporel/ jour). Résultats : les rats nés de mères exposées au BPA ont développé à l’âge adulte une réaction immunitaire d’intolérance alimentaire en présence de nouveaux aliments comme l’ovalbumine (une protéine de l’œuf). Une intolérance qui se manifestait par une inflammation de l’intestin, contrairement aux rats non exposés
Ces nouvelles données soulèvent la difficulté de fixer une dose journalière tolérable sûre pour le BPA. Selon les chercheurs, les résultats appuient la décision des pouvoirs publics français qui ont interdit l’utilisation du BPA dans les contenants alimentaires destinés aux nourrissons dès 2013, et pour tous les emballages alimentaires en 2015.
A savoir, plus de 20% de la population mondiale souffre d’allergie ou d’intolérance alimentaires. Une origine environnementale à ces réactions alimentaires secondaires est fortement suspectée.
Source : INRA Menard, S., Guzylack-Piriou, L., Leveque, M., Braniste, V., Lencina,C., Naturel, M., Moussa, L., Sekkal, S., Harkat, C.,Gaultier, E., Theodorou, V., Houdeau, E. Food intolerance at adulthood after perinatal exposure to the endocrine disruptor bisphenol A. The FASEB Journal, August 2014. doi:10.1096/fj.14-255380