L'automédication, un marché en forte progression en France
Une étude du cabinet IMS Health montre que le marché de l’automédication en France sur le segment des antalgiques, voies respiratoires, voies digestives et circulation (produits avec ou sans AMM), a progressé en valeur de 8 % en 2012 contre 1 à 2 % chez nos voisins européens Allemagne, Belgique et Espagne. La hausse s’observe également en volume, la France étant le seul pays européen à afficher une croissance positive.
Selon l’étude d’IMS Health, le marché français se distingue du reste de l’Europe par l’importance des ventes sur prescriptions, synonymes d’accès au remboursement, en particulier sur le marché des antalgiques. Le poids de la prescription reste stable en Europe sur les cinq dernières années, excepté en Espagne qui traverse une grave crise économique et budgétaire.
France : 65 % des produits OTC prescrits
En automédication stricte (non prescrit), l’Allemagne reste leader européen avec des ventes hors prescription de 762 millions d’unités en 2012 (-‐0,5%) pour un chiffre d’affaires d’1,84 milliard d’euros (+2 %). En France, 361 millions d’unités ont été vendues (+3,5 %), pour un chiffre d’affaires d’1 milliard d’euros (+7,9 %). L’Espagne a enregistré sur la même période des ventes de 144 millions d’unités (-‐1,7%) pour un chiffre d’affaires de 495 millions d’euros (+2 %). Mais la France fait figure d’exception dans un marché OTC essentiellement dominé par l’automédication puisqu’il se vend plus du double d’unités sur prescription qu’en automédication stricte. Le poids global de la prescription en pourcentage d’unités vendues se monte ainsi à 65 % en France sur les quatre marchés considérés, contre 10 % en Allemagne, 25 % en Belgique et 12 % en Espagne.
IMS Health note que cette proportion a été divisée par quatre en Espagne depuis 2008. C’est le marché des antalgiques qui présente la plus forte proportion de médicaments prescrits en France avec 75 %, pour un total de neuf unités consommées par habitant, contre deux en Allemagne ou en Belgique. La forte consommation d’antalgiques est donc bien une exception culturelle française, essentiellement liée au poids de la prescription.
C’est également le poids important de la prescription qui explique que les prix soient globalement moins élevés en France, à l’exception du marché des voies respiratoires. Les prix des produits à prescription facultative sont en effet fixés par le Comité Economique des Produits de Santé (CEPS) et non par les fabricants eux‐mêmes. En outre, et contrairement là aussi à nos voisins européens, le segment de l’automédication reste dominé en France par les entreprises nationales telles que Sanofi, Servier, Boiron ou encore Biocodex.
Source : IMS Health