"L’alcool, 2ème facteur de risque de cancer évitable", rappelle l'INCa
L’Institut national du cancer a rappelé jeudi les enjeux majeurs de santé publique que sont les liens entre alcool et cancer et l’impact de la communication sur la consommation d’alcool.
Ce rappel intervient à la suite de l’adoption, cette nuit en Commission, de l’amendement sur la publicité et l’alcool dans le cadre du projet de loi pour la croissance et l’activité et du prochain débat à l’Assemblée nationale.
L’Inca souligne ainsi que l’alcool est responsable de 15 000 décès par an liés aux cancers. C’est aussi la deuxième cause évitable de mortalité par cancer en France après le tabac. Ainsi, 70 % des cancers des voies aéro-digestives supérieures (bouche, pharynx, larynx, œsophage), 24 % des cancers du foie, 20 % des cancers colorectaux et 17 % des cancers du sein sont attribuables à l’alcool.
Un constat que l’Institut juge d’autant plus alarmant sachant que la consommation d’alcool en France demeure l’une des plus élevées en Europe, où la France se classe en 5ème position (12 litres d’alcool pur par habitant, soit environ 2,5 verres de 10g d’alcool par jour et par habitant). Près de 7,5 million de français déclarent consommer de l’alcool quotidiennement.
Un “lien prouvé entre publicité et consommation”
L’INCa rappelle également qu’une analyse de “plus de 13 études internationales portant sur plus de 38 000 jeunes démontre le lien significatif entre l’exposition à la publicité et l’augmentation de la consommation d’alcool chez les buveurs notamment chez les jeunes.” L’étude montre également un lien direct entre le début de la consommation d’alcool chez des jeunes auparavant non buveurs et leur exposition à la publicité sur l’alcool.
“Dans un pays où la production d’alcool et notamment de vin est un élément important de notre culture, il est important de ne pas remettre en cause l’approche courageuse et responsable que porte la loi Evin.”, estime ainsi l’Institut. “En encadrant la communication sur l’alcool cette loi a contribué à faire reculer la consommation d’alcool en France. Ainsi la baisse de la consommation s’est traduite par une diminution des cancers liés à l’alcool.”, poursuit-elle
L’Institut national du cancer souhaite ainsi attirer “l’attention sur l’enjeu du débat, les conséquences lourdes des décisions d’une possible fragilisation de la loi Evin en termes de lutte contre les cancers. “