La France sous le coup d'un véritable « krach sanitaire » selon Médecins du Monde
Dans son rapport annuel 2010/2011 publié ce jeudi, Médecins du Monde dénonce un véritable « krach sanitaire » en France. L’association constate des difficultés croissantes pour les populations les plus pauvres à accéder aux soins.
A l’occasion de la journée mondiale du refus de la misère, le 17 octobre, Médecins du Monde publie son baromètre annuel de l’accès aux soins en France : conditions de vie pathogènes, retard aux soins, retour des épidémies. « Une étape supplémentaire a été franchie en 2010/2011 dans le rejet des plus vulnérables hors du système solidaire d’accès aux soins. à la crise économique qui se traduit par une recrudescence de la pauvreté s’ajoute une réponse publique plus sécuritaire que sociale », constate l’association.
Les centres de Médecins du Monde ne désemplissent pas avec une augmentation de 10 % des consultations médicales et dentaires en 2 ans. L’association a ainsi dénombré 38.606 consultations en 2010.Près de la moitié des patients vus en consultation en 2010 aurait besoin d’une prise en charge d’au moins 6 mois (hypertension artérielle, diabète, troubles de la santé mentale…). « Ces personnes accèdent de plus en plus difficilement au système de soins ou n’arrivent pas à faire valoir leurs droits à la couverture maladie. Près d’un quart des personnes ont eu recours aux soins de façon trop tardive », révèle Médecins du Monde.
Ainsi, les enfants, dont la fréquentation reste importante (12 % des patients), n’ont pour la plupart toujours pas accès à la vaccination ni même à une simple couverture maladie. L’association constate par ailleurs une augmentation de 30 % de mineurs parmi les patients entre 2008 et 2010.
De la même manière, la couverture vaccinale de ces populations les plus marginales est d’environ 30 %, contre 90 à 95 % pour la population générale, ce qui explique notamment la résurgence d’épidémies jusqu’alors disparues, comme la gale, la tuberculose, la rougeole…
Autre constat, la dégradation significative des conditions de vie des personnes rencontrées : le nombre de personnes avec un logement stable a baissé de 45 % en 10 ans. La crise de l’hébergement d’urgence a été accentuée en 2011 par la baisse des subventions, et par voie de conséquence, la baisse du nombre de places disponibles. En témoigne le nombre de femmes enceintes (8 %) et de mineurs (9 %) à la rue reçus par MdM. De nombreuses personnes malades restent aussi à la rue. « Des personnes en danger sur le plan sanitaire et social », résume Médecins du Monde.
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Source : Médecins du Monde