Journée Mondiale de la Vue : 75% des Français n’ont jamais entendu parler de l’uvéite
Alors que la Journée Mondiale de la Vue se déroule le 13 octobre prochain, une étude Ifop Healthcare* révèle la mauvaise connaissance de l’uvéite par les Français : seuls 25% d’entre eux déclarent en effet avoir entendu parler de cette atteinte de l’œil qui peut, dans ses formes et stades d’évolution les plus sévères, mener à une altération de la vision ou à la cécité si elle n’est pas diagnostiquée et convenablement traitée.
La Journée Mondiale de la Vue qui se tient le jeudi 13 octobre est l’occasion de faire le point sur cette pathologie méconnue qui est pourtant l’une des principales causes de cécité dans le monde, en particulier dans les pays industrialisés. A savoir, une prise en charge précoce et adaptée peut aider à stabiliser l’évolution de la maladie et bien souvent à récupérer des lésions qu’elle a engendrées.
L’uvéite : une pathologie aussi fréquente que méconnue
L’uvéite est une pathologie caractérisée par une atteinte inflammatoire de l’uvée, portion de l’œil qui comprend l’iris, le corps ciliaire et la choroïde ainsi que, dans certains cas, des structures oculaires adjacentes que sont le vitré, la rétine ou le nerf optique. Dans les pays occidentaux, on estime qu’elle se situe entre 38 et 204 cas pour 100 000 habitants par an, avec une incidence de 17 à 52 cas pour 100 000 habitants par an.
Cette pathologie n’en est pas moins méconnue des français qui sont 70% à ignorer qu’elle concerne l’œil et 62% à ignorer qu’elle est l’une des principales causes de cécité évitable dans le monde, notamment chez les personnes actives (23% seulement déclarent savoir qu’elle peut conduire à une perte irréversible de la vision). Or, l’uvéite est une maladie potentiellement grave, responsable de 5 à 20% des causes de cécité dans les pays industrialisés.
On distingue l’uvéite antérieure (45 à 61% des cas), qui atteint la zone de l’iris et donne un œil rouge et douloureux s’accompagnant de signes irritatifs tels que la photophobie, l’uvéite postérieure (13% à 26% des cas), qui touche la choroïde et la rétine et entraine des troubles visuels avec baisse de l’acuité et impression de flou et perception de taches noires plus ou moins mobiles dans le champ visuel, l’uvéite intermédiaire (8% à 22% des cas) qui atteint le corps vitré et peut également se traduire par une baisse de l’acuité visuelle et la perception de petites taches noires, et la panuvéite (7% à 20%) qui associe les trois types d’atteintes (4).
On distingue également les uvéites infectieuses et non-infectieuses, les causes d’une uvéite étant nombreuses et de gravité très variée : elles peuvent être locales (herpès, toxoplasmose), infectieuse générale (zona, maladie de Lyme, tuberculose…), rhumatismales (spondylarthrite ankylosante, arthrite chronique juvénile…) ou bien encore relever de causes générales (sarcoïdose, maladie de Behcet, lupus, …). La cause d’une uvéite n’est toutefois pas toujours connue (dans environ 30-40% des cas).
Des causes et origines multiples qui expliquent que le suivi médical soit dans certains cas pluridisciplinaire. La prise en charge peut donc être complexe, en faisant intervenir des ophtalmologistes et des médecins internistes ou des rhumatologues.
Un risque non négligeable de cécité partielle ou totale irréversible
Lorsqu’elle est prise en charge, une uvéite peut être maitrisée. Toutefois, en fonction de la cause de l’uvéite, des récidives plus ou moins fréquentes peuvent subvenir dont la répétition favorise l’apparition de complications (comme le développement d’une cataracte ou d’un glaucome, des atteintes du nerf optique ou de la rétine) qui, dans leur forme la plus sévère, peuvent aboutir à une perte partielle ou totale de la vue.
« L’objectif de la prise en charge est de stopper l’inflammation le plus vite possible, ce qui peut rendre réversible les atteintes constatées et permettre la récupération visuelle. Il est aussi possible d’éviter la chronicité qui favorise les complications responsables de l’altération de la vision, voire de la cécité du patient. » précise le Professeur CHIQUET, spécialiste de la Chirurgie vitréo-rétinienne, des uvéites et des maladies de la rétine à la Clinique Ophtalmologique Universitaire de Grenoble et qui se veut rassurant : « Nous arrivons à stabiliser nombre de patients et à obtenir la réversibilité des lésions, des avancées thérapeutiques importantes nous ayant permis de faire baisser le taux de cécité. Il n’y a pas de fatalité, mais il importe que le public soit mieux informé ! »
1) Etude Ifop Healthcare « Les Français et l’uvéite » réalisée sur un échantillon de 1001 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus et menée du 31 août au 5 septembre 2016 via une interrogation en ligne sur système CAWI (Computer Assisted Web Interviewing).
Source et infographie : Abbvie