Johnny : les deux questions que l’on se pose
Le chanteur, âgé de 66 ans, a été admis en urgence le 7 décembre à l’hôpital Cedars-Sinai de Los Angeles pour une infection consécutive à une opération en France d’une hernie discale. Il est sorti du coma artificiel dans lequel il avait été plongé pour atténuer sa souffrance et faciliter son traitement.
Deux questions se posent encore, au delà des polémiques soulevées notamment entre son producteur et le chirurgien qui l’a opéré.
Première question : qu’est-ce qu’une hernie discale ?
C’est une saillie d’un disque intervertébral qui vient comprimer le nerf sciatique. Le disque est un “coussin” situé entre chaque vertèbre pour amortir les chocs et permettre les mouvements de la colonne vertébrale. Celui-ci peut s’abimer (on parle alors de discopathie) soit avec le temps, soit à la suite de micro-traumatismes répétés.
Les douleurs : elles partent du bas du dos pour aller dans la fesse, la jambe et le pied. Ces douleurs peuvent s’accompagner de fourmillements, et de baisse de la sensibilité dans la même jambe où réside la douleur. Très fréquemment, ces douleurs proviennent de lombalgies anciennes associées. Les radiographies simples du rachis lombaire ne montrent que la présence d’arthrose ou de pincement discal et ne sont pas suffisantes aux diagnostics de hernie discale. C’est le scanner lombaire ou L’IRM lombaire qui détecte la présence d’une hernie discale, son volume et sa localisation.
Les médicaments : Ils combinent les anti-inflammatoires et anti-douleurs pendant 20 jours avec du repos au lit en phase de douleur aiguë. Des infiltrations sont proposées par les rhumatologues en cas de résistance au traitement médical.
La chirurgie: l’opération relève de la microchirurgie et consiste en l’ablation de la hernie discale et la mise en plaçe d’un coussinet entre les deux vertèbres afin de soulager le disque tassé. L’intervention est réalisée sous anesthésie régionale et dure environ 25 minutes. Il n’y a pas de rééducation après l’intervention et, dans la plupart des cas, le patient retourne à son domicile après 48 heures d’hospitalisation. Evidemment, les trajets en avion -comme de fut le cas pour Johnny Halliday, sont fortement déconseillés : la position assise est à éviter dans la mesure du possible.
Deuxième question : qu’est-ce qu’une infection nosocomiale ?
C’est une infection qui se contracte à l’hôpital : le Conseil supérieur d’hygiène publique précise : “une infection est dite nosocomiale si elle était absente à l’admission à l’hôpital. Ce critère est applicable à toutes les infections. Lorsque la situation précise à l’admission n’est pas connue, un délai d’au moins 48 heures après l’admission est communément accepté pour séparer une infection d’acquisition communautaire d’une infection nosocomiale.
Pour les infections de plaie opératoire, on considère comme nosocomiales les infections survenues dans les 30 jours suivant l’intervention, ou – s’il y a mise en place d’une prothèse ou d’un implant – dans l’année qui suit l’intervention.” Les infections nosocomiales sont reconnues comme des problèmes majeurs de santé publique en raison leur fréquence, leur coût et de leur gravité. Le risque de contracter une infection à l’hôpital est de 7% c’est à dire que sur 100 personnes hospitalisées, ce qui est considérable. Ce chiffre varie en fonction du service : il peut en effet atteindre 30% dans un service de réanimation. A l’origine de ces infections, le manque de pratiques d’hygiène, (le lavage des mains, est un vrai problème chez les personnels hospitaliers…).
www.cclinparisnord.org/ et www.hopital-dcss.org/