Infections nosocomiales : le cuivre pour protéger les patients à l’hôpital
Une 1ère en France : l’hôpital de Rambouillet a inauguré vendredi ses équipements en cuivre pour lutter contre la prolifération des bactéries multi-résistantes.Une étude clinique démarre pour mesurer l’efficacité du dispositif contre les maladies nosocomiales.
Le Centre Hospitalier de Rambouillet a inauguré ses installations en cuivre pour lutter contre les infections nosocomiales. Poignées de porte, barres de lits, mains courantes, plaques de propreté en cuivre et alliages de cuivre labellisés Antimicrobial Copper™ équipent désormais les services de réanimation et de pédiatrie. C’est la première fois qu’un hôpital français opte pour cette solution qui permet d’éradiquer 90 à 100 % des bactéries(1) présentes sur les surfaces de contact, y compris les bactéries multi-résistantes (BMR) comme le staphylocoque doré résistant à la méthicilline (SARM). C’est aussi le point de départ d’une étude sur l’efficacité de ces équipements : sur une période d’un an, l’impact du dispositif sur le taux d’infections contractées à l’hôpital va être mesuré. Les résultats de cette étude pourraient encourager la mise à l’étude d’un plan national d’équipement en cuivre des hôpitaux français pour renforcer la lutte contre les maladies nosocomiales, responsables chaque année de 3 500 décès.
Jean-Pierre Richard, Directeur de l’hôpital de Rambouillet indique : « Sur la base de 15 ans d’études scientifiques réalisées en laboratoire et en milieu hospitalier, qui démontrent les qualités antibactériennes du cuivre, nous avons décidé d’équiper nos services de pédiatrie et de réanimation. Nous avons fait le choix de mener une politique volontariste de prévention des risques par l’utilisation de matériaux innovants et qui n’ont aucun impact sur la manière de travailler du personnel soignant. Le but de cette opération est avant tout d’améliorer la sécurité et le bien-être de nos patients. »
Vers un « plan cuivre » dans les hôpitaux français ?
La question d’un plan de prévention des infections nosocomiales par le cuivre dans les hôpitaux français a été publiquement abordée en séance officielle le 28 juin dernier à l’Assemblée Nationale, à l’initiative du député Hervé Féron. A l’heure actuelle, le Ministère de la santé déclare être en attente d’études complémentaires avant d’émettre une recommandation sur l’équipement en cuivre des hôpitaux français à grande échelle. Les résultats de l’étude clinique du Centre Hospitalier de Rambouillet pourraient donner l’impulsion nécessaire. Un tel investissement pourrait permettre de réduire les coûts considérables des infections nosocomiales, selon le célère adage « Mieux vaut prévenir que guérir ». Le rapport Vasselle de 2006 sur la politique de lutte contre ces infections estime en effet que ce fléau coûte entre 2,5 et 6 milliards d’euros chaque année à l’assurance-maladie.
(1) “Role of copper in reducing hospital environment Contamination”. A.L. Caseya, D. Adamsa, T.J. Karpanena, P.A. Lambertb, B.D. Cooksonc, P. Nightingalea, L. Miruszenkoa, R. Shillama, P. Christiana and T.S.J. Elliotta. Journal of Hospital Infection (2010); 74 (1): 72-77.
Source : Centre hospitalier de Rambouillet / Centre d’Information du Cuivre