Féculents: les Français n'en mangent pas assez !
Selon les derniers résultats de l’étude NutriNet-Santé sur les comportements alimentaires, 35,4% des hommes et 65,9% des femmes ont des apports en féculents inférieurs aux recommandations nutritionnelles. Le Programme National Nutrition Santé (PNNS) recommande de consommer des féculents « à chaque repas selon l’appétit » (soit 3 à 6 portions de féculents par jour). En cause, notamment l’image « négative » ancienne des « féculents qui font grossir ».
“Toutes les études nutritionnelles réalisées en Europe mettent en évidence un apport insuffisant en glucides complexes. Les féculents sont considérés comme une source importante de glucides complexes. Augmenter la consommation de féculents est donc un moyen d’augmenter l’apport en glucides complexes, de réduire la contribution des lipides et sucres simples à la balance énergétique, et de contribuer à l’apport de différents nutriments (fibres, vitamines)”, indiquent le auteurs de l’étude.
Grâce au système de recueil des apports alimentaires via Internet, il a été possible d’estimer les apports en féculents dans l’alimentation. Au total les analyses ont porté sur 80 209 participants correspondant à 264 564 enquêtes alimentaires.
La consommation des féculents
Les apports en féculents observés dans NutriNet-Santé sont de 257 g/j (300 g/j chez les hommes et 217 g/j chez les femmes).
Parmi les différents féculents, le pain est le principal contributeur (environ 45%), devant les pommes de terre (20%), les pâtes (17%) et le riz (8,5%).
La consommation de pain augmente avec l’âge, alors que celle de pâtes et de riz diminue. La consommation de pommes de terre est stable avec l’âge sauf chez les plus de 65 ans ou elle est légèrement plus élevée.
35,4% des hommes et 65,9% des femmes ont des apports en féculents inférieurs aux recommandations nutritionnelles; 9,5% des hommes et 1,3% des femmes ont des apports en féculents supérieurs aux recommandations et seulement 55% des hommes et 33% des femmes suivent les recommandations nutritionnelles. Cela explique que les apports en glucides ne représentent que 43 % des apports énergétiques, par rapport à la recommandation d’au moins 50 %.
Cette insuffisance d’apport peut s’expliquer par le fait que seuls 22 % des Nutrinautes connaissent la recommandation du PNNS concernant la consommation des féculents. C’est le repère de consommation le moins bien connu des repères alimentaires du PNNS (par ex, ils sont 86 % à connaitre « au moins 5 fruits et légumes par jour », 85 % « du poisson au moins 2 fois par semaine » ; 74 % « viandes/poissons/œufs, 1 à 2 fois par jour » ; 39 % « 3 produits laitiers par jour »).
Les consommations de féculents inférieures aux recommandations sont plus fréquentes chez les sujets ayant suivi un ou plusieurs régimes amaigrissants dans le passé.
Les féculents contribuent à hauteur de 21 % des apports énergétiques chez les femmes et 23 % chez les hommes, à 75 % des apports en glucides complexes dans les deux sexes et à 34 % des apports de fibres chez les femmes et 39 % pour les hommes. Ils apportent 21,5 % des apports totaux en vitamine B1, 20 % des apports en vitamine B6 et 16,5 % des apports en vitamine B9 (folates).
Ces résultats justifient de promouvoir les recommandations du PNNS sur la consommation de glucides afin qu’ils contribuent à plus de 50 % des apports énergétiques journaliers, en favorisant la consommation des féculents (aliments sources d’amidon) et notamment les féculents complets (riches en fibres), tout en réduisant de 25 % la consommation actuelle de sucres simples, et en augmentant de 50 % la consommation de fibres.
La méconnaissance du repère de consommation du PNNS, l’image « négative » ancienne des « féculents qui font grossir » nécessitent de mettre en place des campagnes d’information auprès du public pour stimuler la consommation des féculents (et notamment chez les sujets souhaitant maigrir qui ont tendance à limiter de manière injustifiée leur consommation). Il est nécessaire d’insister sur l’intérêt des féculents pour assurer la sensation de rassasiement, signal essentiel de la régulation de la prise alimentaire.
Source : nutrinet-sante