Face à la crise, les Français modifient leurs vacances
Crise ou pas, les Français n’ont, en grande majorité, aucune intention de renoncer à leurs vacances d’été. Alors, pour pallier la baisse de leur pouvoir d’achat, ils dénichent les bons plans et modifient leur comportement.
Des nouvelles tendances à découvrir dans l’enquête lancée par Topannonces.fr(1) et Logic-immo.com (marques du groupe Spir Communication), visant à décrypter les projets des Français pour l’été 2010. Menée en association avec Direct Panel Research, cette étude a été réalisée auprès d’un échantillon de 415 Français, interrogés du 17 au 27 mai 2010. En conclusion, Jacques-Antoine Malarewicz, psychiatre et thérapeute familial, et Sébastien Robert, Directeur du Développement de Topannonces.fr, nous livrent leurs analyses.
LES FRANÇAIS EN QUETE DE BONS PLANS
Si le spectre de la crise plane encore sur les vacances d’été, les Français n’entendent pas renoncer à ce qu’ils considèrent, avant tout, comme « un moment de détente bien mérité après une année de travail » (41%) et « un moment privilégié pour se retrouver en famille ou entre amis » (39%). Et, si une petite majorité d’entre eux restent attachés à une organisation planifiée 2 ou 3 mois à l’avance (37%), ils sont de plus en plus nombreux à se décider au dernier moment (33%). En cause, des budgets plus serrés, qui profitent aux bons plans de dernière minute (48%), solution de choix pour dénicher des offres intéressantes à prix sacrifiés.
Pour la plupart de ceux qui se sentent affectés par la crise (48%), son impact se traduira essentiellement par une réduction des extras (75%). Pour 26% des Français, les restrictions budgétaires donneront lieu à une durée de séjour raccourcie et 16% privilégieront des destinations de proximité. Enfin, 11% prévoient de changer de mode d’hébergement.
Ainsi, si le traditionnel camping garde son attractivité (35%), la location d’un appartement à plusieurs (21%) et les échanges de logements entre particuliers (15%) séduisent de plus en plus de vacanciers soucieux de leur budget. A contrario, les ventes privées (9%) et les vols secs (6%) demeurent des pratiques plus marginales.
« Les Français jouent à fond la carte de l’immédiateté. De plus en plus, ils sont friands de bons plans pas chers à la dernière minute. D’où le succès d’un site comme KelBillet.com qui permet de racheter un billet de train d’occasion à des prix très avantageux jusqu’à quelques jours avant le départ. » (Yann Raoul, fondateur de KelBillet.com)
PROFITER DES VACANCES POUR SE RETROUVER
Cette année, pour les Français, les vacances seront avant tout l’occasion de se recentrer sur des valeurs familiales et de se retrouver dans un contexte familier. Ainsi, leurs préférences s’orientent définitivement vers la tranquillité de vacances « terroir et traditions » ou encore « zen » (spa, détente au bord de la piscine), qui font rêver respectivement 39% et 35% des interviewés.
Plus d’un tiers d’entre eux (37%) prévoient donc de partir au même endroit que l’année dernière, principalement pour retrouver des amis ou des proches (52%), parce qu’ils connaissent déjà le cadre et les prestations (43%), mais aussi parce qu’il s’agit d’une tradition familiale (31%).
La France reste, de ce fait, la destination privilégiée des Français (47%) et seuls 14% d’entre eux se tournent vers des horizons plus lointains : 8% dans un autre pays européen et 6% hors Europe. Les estivants planifient majoritairement des séjours d’une durée d’une semaine (23%) à deux semaines (39%).
Côté destination, la mer est le lieu de prédilection pour plus de la moitié d’entre eux (59%), pourcentage qui s’accorde avec les 39% qui revendiquent comme activité principale de vacances la plage et le bronzage(2). Enfin, presque un quart des Français (24%) planifient leurs vacances à la campagne et 12% à la montagne.
RESTER CONNECTE MEME EN VACANCES
Sans surprise, la carte bancaire et l’appareil photo sont placés aux premiers rangs des objets indispensables à emmener en vacances (74%).
Le téléphone portable, dont l’utilisation est dynamisée par la démocratisation des smartphones, rejoint le peloton de tête (55%), devant le livre (35%) et l’oreiller (21%).
Ainsi, qu’ils soient déjà équipés ou non, près de la moitié des Français (46%) envisagent d’utiliser un smartphone pendant leurs vacances. Sa première utilité serait l’échange de mails (70%), suivi de l’envoi de photos (60%) et de la recherche de bons plans à proximité du lieu de séjour (58%). La moitié l’utiliserait pour écouter de la musique et 10% pour lire directement sur Internet.
ANALYSES DE L’ENQUÊTE
Jacques-Antoine Malarewicz, psychiatre, thérapeute familial, auteur notamment de l’ouvrage «Repenser le couple», Livre de poche.
« Cette étude confirme des changements de comportement amorcés il y a quelques années. Ces résultats doivent être considérés dans un contexte de crise économique, bien entendu, mais ils doivent aussi être mis en relation avec la crise du couple, en profonde mutation. Si le morcellement des vacances s’explique par des considérations financières, il s’explique aussi par l’éclatement de la famille traditionnelle. Avec l’augmentation des divorces, des séparations et des familles monoparentales, les temps de vacances avec non plus les deux parents mais chacun des parents se réduisent mathématiquement. Jongler avec son agenda professionnel, celui de son ex-conjoint, éventuellement celui du nouveau, celui des grands-parents prend énormément d’énergie. Et requiert souvent de la souplesse et des arrangements de dernière minute. Le psychothérapeute que je suis constate d’ailleurs que les vacances deviennent un enjeu de plus en plus important par rapport aux enfants. Autre phénomène majeur souligné par l’enquête, l’attachement au smartphone. Aujourd’hui, avec leurs téléphones mobiles, les Français restent connectés à Internet où qu’ils soient. Les vacances ne sont plus une rupture avec le quotidien, avec le monde du travail. Même en vacances, ils ne débranchent plus ! Cela répond à une angoisse d’abandon, de séparation, de perte liée là encore à la crise. On ne veut plus couper avec son monde d’origine. Le portable prend la place du doudou que les enfants emmènent partout avec eux. Tout comme l’oreiller avec lequel plus d’un Français sur cinq affirment partir en vacances. »
Sébastien Robert, Directeur du Développement de Topannonces.fr : « Depuis quelques années, plusieurs tendances de fond ont vu le jour et 4 effets majeurs ont changé la manière de consommer nos vacances :
• L’effet RTT : une augmentation des courts séjours, avec des Français plébiscitant un mode de consommation plus régulier de leurs vacances. Plusieurs coupures dans l’année, plutôt qu’une ou deux très longues (phénomène apparu lors des premiers congés payés).
• L’effet Crise : le budget vacances des Français a diminué. Pour autant, ils ont essayé de conserver leurs vacances en prêtant plus attention aux dépenses inutiles et en privilégiant les vacances « malines » : chez les amis, chez la famille.
• L’effet Entre Particulier : véritable souhait d’éviter les intermédiaires onéreux, pour « faire affaire » en toute simplicité. Sur Topannonces.fr, nous le constatons : ils sont chaque jour plus nombreux à « commercer » ensemble.
• L’effet Retour aux Sources : moins de paillettes, besoin d’authenticité, redécouverte du terroir et d’un pays riche ou encore recherche de convivialité (gîte, camping, chambre d’hôte, location entre amis…).
A noter que nous sommes privilégiés en termes de vacances par rapport à d’autres pays. Aux Etats-Unis, par exemple, ils ne profitent que de 15 jours à 3 semaines de vacances en moyenne. Les modes de consommation sont donc différents. Les hôtels de luxe et les vacances plus chères sont privilégiés pour en profiter pleinement, afin d’affronter le reste de l’année avec courage. »
Sources : Topannonces.fr, Logic-Immo.com, Spir Communication et Directpanel Research
(1) Pour aider ses lecteurs dans leurs quêtes de bons plans, Topannonces.fr propose désormais des éditoriaux qui portent sur les grands sujets de la vie courante, y compris les vacances. 81% de ceux qui ont repéré ces nouvelles pages y voient une source d’inspiration pour l’organisation de leurs vacances. (2) Etude Kantar Media – SIMM 2009