Etiquetage nutritionnel simplifié : "un outil efficace contre le marketing alimentaire"
Dans son dernier numéro, L’UFC-Que Choisir a testé l’étiquetage nutritionnel simplifié en couleurs proposé dans le cadre de la Stratégie Nationale de Santé. Résultats : “un antidote fiable, simple et efficace contre le marketing alimentaire”, estime l’association de consommateurs qui demande aux Parlementaires de consacrer ce dispositif au sein de la Loi.
L’UFC-Que Choisir a voulu vérifier la fiabilité et l’efficacité du dispositif promu par le Professeur Serge Hercberg dans le cadre de la Stratégie Nationale de Santé en appliquant ce dispositif à 300 produits alimentaires. Le “dispositif coloriel” est un système d’étiquetage comportant cinq couleurs allant du vert au rouge selon les caractéristiques nutritionnelles de l’aliment (calories, graisses saturées, sucres, sel …).
Selon l’UFC, ce système est un “bon révélateur de la diversité des produits” : “les produits de notre échantillon sont répartis sur l’ensemble des cinq couleurs, prouvant ainsi que cet outil est bien paramétré et permet de refléter la réalité de la diversité de l’offre et de différencier l’intérêt nutritionnel non seulement entre catégories d’aliments, mais aussi au sein d’une même famille de produits”, estime l’association. Ainsi au rayon des pains de type muffins, on trouve aussi bien le produit ‘Carrefour à la farine complète’ arborant la couleur verte, qu’une version plus riche de ‘Pasquier’ affichée en rose.
Le dispositf coloriel serait également “un outil informatif et éducatif” . “Alors que les recommandations officielles de ne pas manger trop gras, trop salé ou trop sucré sont en réalité souvent complexes à mettre en œuvre, elles deviennent enfin à portée de main grâce à cet étiquetage qui, à rebours des idées reçues (…)”, estime l’UFC-Que choisir. Ainsi, des pastilles vertes sont décernées à de nombreux plats préparés tels que le ‘Cassoulet mitonné’ de ‘Williams Saurin’ ou le ‘Petit salé aux lentilles’ de ‘Fleury Michon’.” A l’inverse, la barre céréalière ‘Frosties’ écope du rouge, comme le ‘Brownie chocolat pépites’ de ‘Brossard’ pour préférer par exemple les ‘Muffins recette anglaise’ de chez ‘Carrefour’ qui, même avec de la confiture, arborent un macaron jaune tout à fait recommandable dans le cadre d’une consommation quotidienne.
C’est enfin “un antidote efficace contre le marketing nutritionnel”. Selon l’association, le code coloriel “déjoue les techniques du marketing consistant à arborer des réductions flatteuses de sel et de matières grasses ou encore à monter en épingle tel ingrédient valorisant pour conférer une image nutritionnellement correcte”. “Ainsi, malgré un emballage jouant sur les codes de la minceur, les céréales du petit déjeuner ‘Spécial K’ ou ‘Nestlé Fitness’ sont en orange comme la plupart des céréales standard pour enfants. ‘Taillefine 0% avec édulcorants’, est en jaune comme la majorité des yaourts”, constate l’UFC. “Et si on doit céder à la dernière mode consistant à manger des fruits de manière nomade, on préfèrera la compote ‘Pom potes sans sucre’ affichée en vert, au ‘Stick framboise’ de chez ‘Na !’ qui est en orange du fait sa teneur en sucres”, poursuit-elle.
Constatant “l’efficacité de ce système pour identifier l’intérêt nutritionnel des aliments et plus généralement pour construire, en pleine connaissance de cause, une alimentation équilibrée au quotidien”, l’UFC-Que Choisir demande “qu’il devienne par la Loi le modèle officiel d’étiquetage simplifié”.
L’étude et les propositions de l’UFC-Que Choisir sont disponibles dans le magazine ‘Que Choisir’ n° 534 et sur son site internet.