Et si la compétitivité passait par le sommeil ?
Entre crise, morosité, productivité, stress ou burn out, le monde du travail est souvent désigné coupable du mal-être des Français. Les chiffres avancés par l’Institut du Sommeil et de la Vigilance sont clairs : 20 à 40% des salariés se plaignent de leur sommeil, 56% de la population estiment que leurs problèmes de sommeil occasionnent au moins 1 nuisance dans le cadre professionnel. Le coût serait même supérieur à 400€ par employé et par an, dont plus de 80% serait à la charge de l’employeur.
Il est maintenant admis par la communauté scientifique et médicale que le manque de sommeil chronique ou un sommeil de mauvaise qualité affecte la productivité et l’innovation, touchant ainsi l’ensemble du monde du travail. Les effets en sont simples et lourds de conséquences :
• abaissement de la vigilance et de l’attention,
• diminution des capacités de concentration, de mémorisation et d’apprentissage,
• diminution de la productivité et des performances au travail : le taux d’absentéisme est multiplié par 2 pour les personnes souffrant de troubles du sommeil
• risques accrus d’accidents du travail et de trajets : la somnolence est ainsi la première cause d’accident mortel sur autoroute.
Sommeil: parent pauvre du bien être au travail ?
Bien que davantage pris en compte dans les programmes de bien être en entreprise, le sommeil et son impact sur la santé des salariés est loin d’être suffisamment traité alors que les impacts sur la santé des salariés sont bien réels.
Le manque de sommeil chronique, ou le sommeil de mauvaise qualité, engendre obésité, diabète, maladies cardiovasculaires, complications respiratoires, troubles psychologiques, psychiatriques et neurologiques et augmentation du risque de cancer (augmentation du cancer du sein de 30% chez les femmes travaillant la nuit selon une étude de l’Inserm de juin 2012).
Or, les rythmes de sommeil sont largement contrariés par notre mode de vie : hyper connectivité, manque de distinction entre vie professionnelle et vie personnelle, augmentation du stress…
A titre de comparaison 17h d’éveil continu équivaudrait à une alcoolémie de 0,5g/l en termes d’effet sur le corps et sur la concentration. En cas, d’éveil durant 24 heures, cela serait similaire à une alcoolémie de 1g/l.
5 pistes pour un sommeil réparateur
Certains changements dans la vie quotidienne sont simples à mettre en place pour remédier à cette carence de sommeil :
– Une nuit doit être de 7 heures minimum pour un adulte (rares sont ceux qui en deçà ont un temps de sommeil considéré comme insuffisant pour un repos satisfaisant).
– Une sieste peut être réparatrice mais attention à sa durée : 30 minutes maximum.
– Les activités intellectuelles et sportives sont à proscrire le soir car elles retardent l’endormissement. Il faut donc être vigilant aux premiers signes de sommeil et aller se coucher dès qu’on en ressent le besoin.
– Adopter une hygiène de vie saine : heures de sommeil régulières, hygiène alimentaire, pratique sportive… qui seront aussi bonnes pour le sommeil que pour l’état de santé général.
– Le ronflement régulier est à prendre au sérieux car cela peut être un des signes d’une potentielle apnée du sommeil. Or les apnéiques souffrent de nombreux troubles de santé : hypertension, diabète, risques cardiaques, baisse de la libido…. En termes de productivité, ils sont sujets à des accidents du travail et des arrêts maladies deux fois plus nombreux et à un absentéisme 2,5 fois plus important. Des solutions contre l’apnée du sommeil existent : des Orthèse d’Avancée Mandibulaire par Oniris (très simples et rapide), petit pacemaker (nécessite une chirurgie)…