Energie: enfin un vrai comparateur des prix!
Terminée, l’addition fastidieuse des prix du kilowatt en heures pleines et heures creuses, des coûts d’abonnement et des frais de résiliation des contrats… Le Médiateur national de l’énergie (MNE) vient de mettre en ligne un comparateur de prix des différents fournisseurs d’électricité et de gaz (www.energie-mediateur.fr).
Son utilisation est simple : pour l’électricité, par exemple, vous inscrivez votre code postal, la puissance souscrite, votre option tarifaire et le montant de votre facture, ce qui vous donne la consommation annuelle correspondante. Vous choisissez alors le critère de comparaison qui vous intéresse : prix, pourcentage d’énergie verte ou évolution des tarifs (réglementés ou indexés).
Le comparateur propose 15 résultats provenant de sept fournisseurs. L’offre la moins chère est faite par Direct Energie avec 20 % d’électricité verte. La plus chère provient d’EDF avec seulement 9 % d’énergie verte. Le comparateur prouve que l’opérateur historique, qui, seul, a le droit de proposer des tarifs réglementés, c’est-à-dire dont le montant est fixé par l’Etat, peut aussi vendre de l’énergie à un prix qu’il fixe librement.
Le comparateur de prix montre aussi que l’énergie verte n’est pas si chère : Direct Energie, Planète Oui et Poweo ont ainsi trois offres assez similaires, affichant 100 % d’énergie verte. Planète Oui et Poweo (www.poweo.com) donnent sa composition. “95 % d’électricité hydraulique et 5 % d’énergies alternatives (éolien et/ou biomasse et/ou solaire)”, indique Planète Oui, qui précise qu’il “rachète depuis septembre la production des petites éoliennes et développe sa propre centrale solaire”. Les concurrents des opérateurs historiques se réjouissent du lancement du comparateur, qui va peut-être inciter certains consommateurs à les choisir.
Pour l’instant, seuls 36 % des foyers disent connaître leur droit à changer de fournisseur d’énergie ; 77 % disent ne pas connaître la marche à suivre pour le faire, selon un sondage LH2 réalisé pour le Médiateur national de l’énergie et la Commission de régulation de l’énergie.
Les foyers interrogés ne savent pas que s’ils souscrivent une offre de marché, ils s’exposent au risque de ne plus pouvoir revenir au secteur réglementé par l’Etat qui assure une certaine stabilité des prix. En matière de gaz, l’irréversibilité existe déjà: le consommateur qui a souscrit une offre de marché pour son logement ne peut plus revenir chez GDF Suez, seul fournisseur à proposer du gaz au tarif réglementé. En matière d’électricité, on ne pourra plus revenir au secteur réglementé après le 1er juillet 2010. Or, si certaines offres de marché sont alléchantes pour l’instant, rien ne prouve qu’elles le resteront. C’est même souvent le contraire si l’on se réfère aux scénarios d’ouverture des marchés dans la téléphonie.