Diabète : près de 8000 amputations par an en France
Alors que la Journée mondiale du diabète se déroule le 14 novembre 2015, l’InVS publie un numéro thématique du bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) qui dresse notamment un bilan des complications sévères du diabète en France.
Selon l’InVS, plus de 3 millions de personnes prenaient un médicament (antidiabétiques oraux et/ou insuline) pour un diabète en France en 2013. La maladie touche davantage les personnes de faible niveau socio-économique et s’avère plus élevé dans certaines régions de métropole, en particulier le Nord et le Nord-est, et dans certains départements d’Ile-de-France. Jusqu’à deux fois plus fréquent dans les départements d’outre-mer, il est en revanche moins fréquent en Bretagne.
Les conséquences de La maladie peut s’avérer lourde de conséquences. Selon l’InVS, chez les personnes traitées par médicament pour un diabète, 11 737 ont été hospitalisées en 2013 pour un infarctus du myocarde (soit une fréquence 2,2 fois plus élevée que dans la population non diabétique), 17 148 pour un accident vasculaire cérébral (1,6 fois supérieure), 20 493 pour une plaie du pied (5 fois supérieure), 7 749 pour une amputation d’un membre inférieur (7 fois supérieure) et 4 256 ont démarré un traitement de suppléance pour une insuffisance rénale chronique terminale (9 fois supérieure).
Selon l’étude, la réalisation des examens recommandés dans le cadre du suivi du diabète s’est améliorée depuis 2001 mais “il reste encore une forte marge de progression”, notent les auteurs. Le suivi biologique (dosage de l’hémoglobine glyquée, des lipides, de la microalbuminurie, de la créatinine) était quasiment similaire quel que soit le niveau socio-économique. En revanche, le suivi clinique (consultations dentaires, d’ophtalmologie et suivi cardiologique) était moins fréquent chez les personnes les plus défavorisées socio-économiquement.
Qu’est-ce que le diabète ?
Le diabète sucré est une affection métabolique, caractérisée par une hyperglycémie chronique (taux de sucre dans le sang trop élevé) liée à une déficience de la sécrétion ou de l’action de l’insuline, ou des deux. Il existe deux principales formes de diabète :
– le type 1 survient essentiellement chez l’enfant ou l’adulte jeune (environ 6 % des cas de diabète) ;
– le type 2, qui est la forme la plus fréquente (environ 92 %), survient essentiellement chez l’adulte mais peut apparaître également dès l’adolescence.
Il existe d’autres formes de diabète, comme le diabète gestationnel (qui survient pendant la grossesse et disparait en général à l’accouchement), ou des cas de diabète résultant de conditions spécifiques ou génétiques.
Le diabète de type 2 peut évoluer sans symptôme pendant plusieurs années. Son dépistage est réalisé à jeun par une prise de sang qui permet de mesurer la glycémie. Une valeur anormale (supérieure à 1,26 g/l ou 7 mmol/l) doit être confirmée par un second dosage. Le diabète de type 2 peut être traité par régime diététique seul, par médicament antidiabétique oral et/ou par injections d’insuline. Au cours de son évolution, le diabète peut engendrer de graves complications touchant le cœur, les vaisseaux sanguins, les yeux, les reins et les nerfs. Toutefois, un bon contrôle de la maladie peut permettre de réduire considérablement les risques de complications.
Source : InVS