Cholestérol: le Pr Philippe Even dénonce les "traitements inutiles"
Selon le professeur Philippe Even, co-auteur de La vérité sur le cholestérol, et dont Le Nouvel Observateur publie aujourd’hui les « bonnes feuilles », « Il n’y a pas de mauvais cholestérol ». Dans son livre, me médecin lance une nouvelle polémique et affirme que les traitements anticholestérol de la classe des statines seraient « inefficaces dans 99,8% des cas ».
Après Le guide des 4000 médicaments inutiles , le professeur Even, président de l’Institut Necker, publie un nouvel ouvrage polémique. Selon le médecin interrogé sur France Info, l’analyse de “50 essais cliniques portant sur 250.000 patients” démontrerait l’efficacité “extrêmement minime” de ces traitements. Le médecin a ainsi constaté “une réduction de l’ordre de 0,5% par an dans trois essais sur 50” et “aucun impact” sur “la mortalité cardiaque” dans les 47 autres. Selon lui, « les statines ne devraient être prescrits qu’à 100 000 personnes alors qu’ils le sont à quelque 5 millions de Français ».
Des conclusions qui ont fait immédiatement réagir les cardiologues et la Haute autorité de santé, de même que les industriels du médicament. Pour le professeur Jean-Luc Harousseau, président de la HAS, les statines font diminuer la fréquence des accidents cardio vasculaires de 15 à 23 %. « Je veux surtout éviter que les patients traités arrêtent leur traitement sans en avoir parlé initialement avec leur médecin. », a-t-il déclaré.
« Comme souvent avec le professeur Even, il y a un galimatias de vérités, de choses mal interprétées ou carrément fausses », explique pour sa part le professeur Albert Hagège, président de la société française de cardiologie au Parisien. « Quand on traite pendant cinq ans quinze patients à haut risque cardiovasculaire avec ces molécules, on en sauve un sur quinze. C’est déjà pas mal. »
Les industriels du médicament aussi, dénoncent “l’irresponsabilité” de Philippe Even.« Son livre consiste en un déni pur et simple de l’ensemble des recommandations scientifiques internationalement admises en la matière. (…) En semant le doute sur les dangers du cholestérol et sur l’utilité de sa prise en charge médicamenteuse, l’auteur prend le risque de conduire des malades à arrêter de leur propre initiative des traitements qui leur sont nécessaires », a indiqué jeudi le Leem dans un communiqué.
A lire l’article du Nouvel Observateur