Cancer : un fardeau qui se développe à un rythme alarmant selon l'OMS
Alors que le chef de l’Etat, François Hollande, va présenter le 4 février le contenu du 3ème Plan cancer, un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) montre que le fardeau du cancer se développe à un rythme alarmant et appelle à la mise en oeuvre urgente de stratégies de prévention efficaces pour lutter contre la maladie.
Le Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC), l’agence spécialisée sur le cancer de l’Organisation mondiale de la Santé, a publié lundi 3 février le Rapport sur le cancer dans le monde 2014 (World Cancer Report 2014), fruit de la collaboration de plus de 250 chercheurs de plus de 40 pays différents.
En 2012, le fardeau mondial du cancer a augmenté pour atteindre environ 14 millions de nouveaux cas par an, un chiffre qui devrait passer à 22 millions par an au cours des vingt prochaines années. Sur la même période, les décès par cancer devraient aussi augmenter, passant d’environ 8,2 millions par an à 13 millions par an.
Globalement, en 2012, les cancers les plus fréquemment diagnostiqués sont ceux du poumon (1,8 million de cas, soit 13,% du total), du sein (1,7 million de cas, ou 11,9% du total), et du côlon-rectum (1,4 million, soit 9,7% du total). Les causes les plus fréquentes de décès par cancer sont les cancers du poumon (1,6 million de décès, soit 19,4% du total), du foie (0,8 million, 9,1% du total), et de l’estomac (0,7 million, 8,8% du total).
Le fossé du cancer
En raison de la croissance et du vieillissement des populations, les pays en développement sont affectés de manière disproportionnée par l’augmentation du nombre des cancers. Plus de 60% du nombre total des cas de cancer dans le monde surviennent en Afrique, en Asie et en Amérique centrale et du Sud, et ces régions enregistrent environ 70% des décès par cancer dans le monde, une situation aggravée par l’absence de détection précoce et d’accès aux traitements.
Selon le rapport, l’accès aux traitements efficaces et abordables contre le cancer dans les pays en développement, y compris pour les cancers de l’enfant, permettrait de réduire considérablement la mortalité, même dans les endroits où les services de santé sont moins bien développés.
“Cependant, l’envolée des coûts associés au fardeau du cancer est préjudiciable même aux économies des pays les plus riches et dépasse largement la capacité des pays en développement, et grève de façon impossible les systèmes de soins de santé”, soulignent les auteurs. En 2010, le coût économique annuel total du cancer a été estimé à environ 1,16 billion de dollars. Pourtant, près de la moitié de tous les cancers pourraient être évités si les connaissances actuelles étaient correctement mises en oeuvre.
“Les gouvernements doivent démontrer leur engagement politique et accélérer la mise en oeuvre de programmes de dépistage et de détection précoce de haute qualité, qui doivent être considérés comme un investissement et non comme un coût”, explique le Dr Bernard W. Stewart, co-rédacteur du World Cancer Report 2014.
Par exemple, le premier traité international parrainé par l’OMS, la Convention-cadre pour la lutte antitabac, a joué un rôle essentiel pour obtenir une réduction de la consommation du tabac grâce aux taxes, aux restrictions sur la publicité et à d’autres règlements et mesures permettant de limiter et de décourager la consommation du tabac.
“Il faut évaluer des approches similaires dans d’autres domaines, notamment la consommation d’alcool et de boissons sucrées, et limiter l’exposition aux risques cancérogènes professionnels et environnementaux, y compris la pollution de l’air”, estiment les auteurs du rapport.
Source : OMS