BPCO : les femmes plus vulnérables que les hommes
Aujourd’hui 50% des 3,5 millions de malades souffrant de BPCO, grave maladie respiratoire principalement due au tabagisme, sont des femmes. Alors que les Françaises n’ont jamais autant fumé, l’Association BPCO tire la sonnette d’alarme et a consacré son colloque 2015 à cette urgence de santé publique.
La BPCO : La bronchopneumopathie Chronique Obstructive (BPCO) est une affection résultant d’une interaction entre une prédisposition génétique encore mal connue et l’impact de facteurs environnementaux incluant la fumée du tabac, des aérocontaminants professionnels ou domestique. La prévalence de la BPCO est estimée à 210 millions de personnes dans le monde. En France, la BPCO concerne 3,5 millions de personnes dont 50% de femmes.
Selon l’Association BPCO, la France doit ce chiffre à 4 facteurs :” les femmes n’ont jamais été aussi nombreuses à fumer, elles sont physiologiquement plus exposées que les hommes à une dégradation respiratoire, elles ignorent tout ou presque de ce risque et sont diagnostiquées trop tardivement.”
Les Françaises n’ont jamais autant fumé
En France, 24,3% des femmes âgées de 15-75 ans fument et 40% de femmes fumeuses sont âgées de moins de 17 ans. Les Françaises n’ont jamais autant fumé et sont de plus en plus nombreuses à fumer quotidiennement (27% en 2010 contre 23% en 20051). “Une prévalence élevée et sans cesse croissante du tabagisme féminin qui s’explique par l’adoption sociologique du comportement tabagique des hommes au cours des dernières décennies et par un marketing agressif des fabricants pour séduire cette cible”, estime l’Association BPCO.
Face aux risques du tabac, la parité n’existe pas
A tabagisme égal, les femmes sont plus vulnérables face aux méfaits du tabac et ont tendance à développer précocement une forme plus sévère de BPCO avec des particularités cliniques spécifiques : moins d’expectoration, plus de toux nocturne, de dyspnée et de fatigue. Une BPCO qui s’accompagne de plus de comorbidités, avec un risque d’ostéoporose élevé et une souffrance psychologique plus intense (alors que la dépression est un facteur d’aggravation de la BPCO, les femmes ont plus à souffrir que les hommes du regard social sur leur affection) et in fine une qualité de vie plus altérée que chez les hommes fumeurs. Pourtant, les femmes restent très largement sous-diagnostiquées, le diagnostic de BPCO étant moins souvent porté devant le cas d’une femme fumeuse (49%) que devant le cas d’un homme fumeur.
Lors de son colloque du 10 novembre dernier, qui a réuni décideurs politiques, médecins, patients et associatifs, l’Association BPCO a présenté ses propositions. Parmi ses pistes, la prise en compte dans le programme scolaire d’un enseignement sur les risques du tabac, ce dès l’école primaire, un volet « risques et méfaits du tabac » intégré dans le programme d’EPS au collège et lycée, le repérage systématique de la BPCO chez toutes les femmes fumeuses et fumeuses et une grande campagne de sensibilisation et prévention à la BPCO…
Plus d’informations sur le site de l’Association BPCO