Bactérie tueuse : l'InVS confirme un cas d'infection à l'E.Coli en France
En France, à ce jour, 13 cas de diarrhée sanglante chez des personnes ayant séjourné ou résidant en Allemagne dans les 15 jours précédant leurs symptômes ont été signalés par les Agences Régionales de Santé (ARS) à l’InVS : une touriste allemande qui était en France au moment de l’apparition des symptômes, 2 français résidant en Allemagne et 10 français ayant séjourné en Allemagne en mai 2011.
A ce jour, aucun cas de syndrome hémolytique et urémique (SHU) n’a été identifié. Parmi les 13 cas : 1 cas est confirmé microbiologiquement ; 1 cas est probable et des analyses microbiologiques supplémentaires sont en cour pour le confirmer ; 4 cas ont été exclus suite aux résultats microbiologiques négatifs et enfin 7 cas sont en cours d’analyses microbiologiques.
Les Escherichia coli producteurs de shiga-toxines (STEC) (aussi désignés E. coli enterohémorragique EHEC) sont responsables de manifestations cliniques variées : diarrhée banale ou sanglante pouvant évoluer dans 5 à 8 % des cas, principalement chez le jeune enfant, vers une complication grave le syndrome hémolytique et urémique (SHU). Le réservoir principal des STEC est le tube digestif des ruminants. L’homme se contamine principalement par la consommation d’aliments contaminés. Il peut aussi se contaminer par contact avec une personne infectée ou par contact avec des animaux contaminés ou l’environnement contaminé par les matières fécales de ces animaux. Les principaux aliments à risque sont les produits carnés consommés crus ou insuffisamment cuits, les produits laitiers au lait cru et les végétaux consommés crus.
La source de l’épidémie en Allemagne n’a pas encore été identifiée
Entre le 1er mai et le 7 juin 2011, plus de 2325 infections à STEC dont 642 cas de SHU ont été rapportés à l’Institut Robert Koch (Berlin) : 61 % sont des femmes, 88 % ont plus de 20 ans. Vingt-deux décès en lien avec l’épidémie ont été rapportés. Toutes les régions du pays ont rapporté des cas mais le nord du pays reste le plus affecté, 75 % des cas résidant dans les quatre régions du Nord de l’Allemagne (Hambourg, Schleswig-Holstein, North-Rhine-Westpalia et la Basse Saxe).
L’infection est due à un sérogroupe très rare de STEC (E. coli O104 : H4). Au 7 juin 2011, la source de l’épidémie localisée en Allemagne n’a pas encore été identifiée. Les résultats des investigations épidémiologiques descriptives et de plusieurs études analytiques suggèrent que cette épidémie serait liée à la consommation de concombres, de tomates, ou de salades vertes. Les résultats de l’enquête de traçabilité sur les aliments consommés par des personnes malades en Basse Saxe font également suspecter des graines germées ou des jeunes pousses produites en Allemagne comme une source possible de l’épidémie. Des études épidémiologiques, des investigations microbiologiques et des enquêtes de traçabilité des aliments suspectés se poursuivent en Allemagne. Dans l’attente des conclusions des investigations, les autorités sanitaires allemandes recommandent de ne pas consommer de concombres, tomates, salades vertes, des graines germées et des jeunes pousses dans leur pays.
En Europe
Quatre-vingt-seize infections à STEC chez des personnes ayant voyagé en Allemagne ont été rapportées dans 12 autres pays : Autriche (2), Danemark (18), Espagne (2), Finlande (1), France (2), Luxembourg (1) ; Pays-Bas (8), Norvège (1), Pologne (2), Suède (47), Royaume-Uni (11), République Czech (1) et les Etats-Unis. Un cas en Suède est décédé au décours de son infection. trente-deux de ces personnes dans 6 Etats Membres (Danemark, Pays-Bas, Pologne, Espagne, Suède, Royaume-Uni) ont développé un SHU.
Source : InVS