Addictions : il n’y a pas que l’alcool ou la drogue…
Simplement « accro » ? Plus ? Dans votre entourage, quelqu’un est-il victime d’une ou plusieurs addictions comportementales ?
Il ne s’agit pas des toxicomanies, de l’alcoolisme ou du tabagisme, mais d’autres conduites addictives: les addictions comportementales, appelées également addictions sans drogue.
Les addictions comportementales comprennent, de façon non limitative :
– le jeu pathologique (jeux de hasard et d’argent, jeux vidéo, jeux en ligne)
– les achats compulsifs
– les addictions alimentaires (anorexie, boulimie)
– les dépendances sectaires
Les addictions comportementales sont le plus souvent associées à des troubles psychiques. Elles touchent toutes les classes sociales et toutes les catégories d’âge, depuis l’adolescent jusque la personne âgée, les femmes comme les hommes. Leurs conséquences négatives ont de forts impacts, parfois dramatiques, sur la vie quotidienne : famille, vie sociale, travail, finances.
Si les addictions comportementales constituent une spécialisation dans le champ des addictions, le Centre de référence sur le jeu excessif (CRJE), traite essentiellement des dépendances aux jeux de hasard et d’argent et aux jeux vidéo. Or, en raison des liens qui peuvent être faits d’une addiction comportementale à une autre, le Centre de référence sur le jeu excessif est la principale composante du Département pour la recherche et la formation sur les addictions comportementales (DREFAC).
Les addictions alimentaires
Ces troubles touchent plus fréquemment les femmes que les hommes. Les compulsions alimentaires isolées représentent les troubles des conduites alimentaires les plus fréquents, tant chez les hommes que chez les femmes. Parmi ces formes atténuées, la plus fréquente est le « binge eating disorder » qui se caractérise par des crises de boulimie. Le binge eating disorder est fréquemment associé au surpoids et à l’obésité. Avec l’adolescence, les manifestations augmentent. De 10 à 19 ans, les crises de boulimie peuvent concerner jusqu’à 28% des adolescentes et 20% des adolescents. Les stratégies de contrôle du poids concernent 19% des filles, 8% des garçons de cette même tranche d’âge.
Les achats compulsifs
Les achats compulsifs désignent « un comportement d’achat incontrôlé et une tendance répétitive aux dépenses provoquant des conséquences négatives au niveau personnel, familial et social ».
Toutes les études menées sur les achats compulsifs révèlent un taux de femmes plus important (de 74 à 93 %). La moyenne d’âge varie entre 30 et 40 ans et le trouble apparait vers l’âge de 18 ans.
60 à 100 % des acheteurs compulsifs présentent un autre trouble psychiatrique : troubles de l’humeur (entre 28 et 95 %), troubles anxieux (entre 41 et 80 %), troubles liés à l’utilisation de substance psychoactive (entre 21 et 46 %), troubles du comportement alimentaire (entre 15 et 35 %).
Cette pathologie a été rapprochée des troubles obsessionnels compulsifs (TOC) : les pensées autour des achats envahissent la vie des personnes. Nombre de personnes atteintes déclarent se sentir exister plus intensément lors des achats compulsifs censé compenser un manque psychoaffectif. Ces troubles sont en partie liés à des transformations économiques du comportement de consommation (facilités de crédit, développement des galeries marchandes, achats sur Internet, valorisation de la consommation dans les médias).
La reconnaissance du trouble est un fait acquis, mais il reste encore insuffisamment dépisté et diagnostiqué.
Les dépendances sectaires
Répondre à un questionnaire de personnalité, une offre de soins alternatifs ou de stage de développement personnel : autant de portes d’entrées possibles et d’allure parfois anodines dans la nébuleuse sectaire. Autant de facettes d’un phénomène caractérisé par son côté mulitforme et sa rapidité d’évolution. En France environ 500 000 personnes sont concernées, dont 160 000 adeptes et 60 000 à 80 000 enfants.
Individu, groupe, et gourou constituent le socle relationnel qui sera alimenté par une idéologie en construction permanente, pourvue d’un fort aspect coercitif. On repère ainsi classiquement trois phases dans le parcours individuel d’un adepte de secte : séduction initiale, régression, puis conversion. Cette relation de dépendance pourra se poursuivre durablement, et les témoignages d’ex-adeptes abondent pour souligner leur position de victimes de processus de l’ordre de l’emprise et de l’escroquerie débordant le cadre financier, atteignant l’intégrité physique et psychique.
En savoir plus
www.crje.fr et www.addictions-aapfr-nantes.fr