Pollution domestique : le rôle des plantes vertes

Elles absorbent l’air pollué, et pourraient donc servir à purifier l’air de nos maisons. Vrai ou faux ? Un étonnant objet baptisé « Andrea », sorte de cloche pour plante verte, est actuellement lancé sur le marché.
Selon ses concepteurs, le système de filtration de l’air par les feuilles, le sol, les racines et l’eau, serait capable d’absorber les gaz toxiques ambiants. Selon ses détracteurs, nombreux, son prix assez dissuasif, annoncé à 150 € ne supporterait pas la comparaison coût/efficacité avec une belle plante verte d’intérieur affichée à quelques dizaines d’euros. Pire encore, « Andrea » fonctionne… à l’électricité, énergie nécessaire pour aspirer l’air vicié, le diriger sur les plantes et rejeter l’air purifié.
Un autre concept de filtre végétal, l’« Ecoplanter », est commercialisé depuis plusieurs années au Japon. Ces produits sont inspirés des travaux lancés dans les années 1980 par la Nasa, pour tenter de purifier l’atmosphère des modules spatiaux. Mais les travaux semblent avoir échoué et la Nasa n’a pas jugé utile de continuer. Question : si ça ne marche pas dans une station spatiale, cela peut-il marcher dans une maison ? Les plantes assimilent bien certains polluants gazeux, mais leur efficacité est impossible à prouver en l’absence de protocole scientifique rigoureux.
L’assimilation des substances toxiques et/ou polluantes passe par les feuilles et le sol. Selon leur taille et leur solubilité, ces substances pénètrent par les feuilles. Elles sont ensuite soit transformées en dioxyde de carbone et en eau, puis rejetées, soit incluses dans d’autres métabolismes. Les polluants en contact avec la surface du sol alimentent sa microfaune : bactéries, champignons et autres micro-organismes qui vivent à proximité des racines.
Des concepts où l’air est ventilé, comme Andrea ou Ecoplanter, sont plus complexes mais leur efficacité reste à prouver. Quant aux rares études menées dans des locaux de plusieurs mètres cubes, elles sont peu concluantes et difficilement exploitables. Tout ce que l’on sait c’est qu’il ne faut pas compter sur les plantes pour dépolluer quand les doses augmentent. Elles n’ont d’ailleurs aucun effet sur la fumée de cigarette qui d’ailleurs les assassine à coup sûr. Pour la petite histoire, la récupération des mégots, mis à macérer dans l’eau, constitue un excellent engrais et un très bon antiseptique…
Morale de l’histoire : autant de zones d’ombre qui demandent à être validés par des méthodes certifiées. L’Afnor devrait adopter une norme expérimentale proposée à l’initiative de l’Ademe . Andrea, la cloche « magique » et controversée
Pour aller plus loin :
www.plantes-depolluantes.com
www.lherbivore.com
www.plantairpur.fr