Compostage en ville : est-ce bien sérieux ?
Alphonse Allais voulait prolonger les Champs-Elysées jusqu’à la mer. La ville de Paris entend développer le compostage urbain. Et donc introduire la campagne à la ville. Deux pistes possibles : le « lombricompostage » et le compostage en pied d’immeuble. Mode d’emploi.
1) Le lombricompostage, comme son nom l’indique, consiste à élever des lombrics, des vers de terre. Ils sont considérés comme des animaux domestiques, ce qui n’est pas sans soulever des questions d’ordre sanitaire. Ce mode de traitement des déchets ménagers est réservé aux sédentaires qui peuvent s’en occuper en permanence.
2) Le compostage en pied d’immeuble. La ville de Paris souhaite que le compost soit stocké sur place, et que la démarche des habitants soit collective notamment dans les immeubles au pied desquels seraient placées des boites à compost. Une initiative certes louable, mais peu pratique : le compost doit être régulièrement remué (et même arrosé) afin de faciliter la circulation de l’air et donc permettre le compostage des déchets ménagers et/ou végétaux.
Reste à convaincre… les habitants, les élus d’arrondissement, et les services des espaces verts . Reste aussi à convaincre les autorités sanitaires de l’inocuité du dispositif… Petite histoire : dans certains villages, jusqu’au milieu des années soixante, le tas de fumier trônait souvent devant la porte des maisons. Ceux qui ont une bonne mémoire olfactive, se rappellent le parfum peu engageant des fragrances dégagées par ces monticules. C’est l’arrivée du tout à l’égout et le développement du tourisme qui ont mis fin à ce « compostage » de masse, accusé, à raison, de contaminer les nappes phréatiques.