Paludisme : la lutte contre la maladie stagne dans le monde
Selon le Rapport sur le paludisme dans le monde 2017 publié par l’Organisation Mondiale de la santé (OMS), la lutte contre la maladie stagne au niveau mondial. En effet, en 2016, on dénombrait 216 millions de cas de paludisme* dans 91 pays. Un chiffre en hausse par rapport aux 211 millions de cas dénombrés en 2015. Le nombre de décès stagne également avec 445 000 décès dans le monde en 2016 contre 446 000 en 2015.
Après plusieurs années de progrès où le taux de nouveaux cas de la maladie affichait dans l’ensemble une tendance à la baisse, la situation semble stagner depuis 2014 voire même s’inverser dans certaines régions du monde. Aujourd’hui encore, l’Afrique cumule près de 90% de l’ensemble des cas et de décès associés à la maladie dans le monde.
Lutte contre le paludisme : un déficit de financement
L’OMS tire ainsi la sonnette d’alarme et appelle la communauté internationale à aider les pays les plus sévèrement touchés au sein de la région africaine afin de ramener la lutte contre le paludisme « dans la bonne direction ». L’organisation a mis en place une Stratégie technique mondiale de lutte contre le paludisme. Cette dernière vise une baisse d’au moins 40% de l’incidence de la maladie et des taux de mortalité d’ici à l’horizon 2020. Mais aujourd’hui, elle doit faire face à un véritable déficit de financement. En effet, à l’échelle mondiale, on estime que seulement 2,7 milliards de dollars (US) ont été investis en 2016 dans la lutte contre maladie. Un chiffre bien inférieur aux quelque 6,5 milliards annuels qui seraient nécessaires d’ici à 2020 pour atteindre les premiers objectifs fixés.
L’OMS pointe également la lente mise en œuvre de certaines mesures de prévention ciblées. Ainsi, en Afrique subsaharienne, l’organisation estime qu’en 2015, 43% des personnes exposées n’étaient pas encore protégées par des moustiquaires ou des pulvérisations d’insecticides dans leurs habitations. De même près de 69% des femmes enceintes dans près de 20 pays africains n’avaient pas reçu les 3 doses d’antipaludiques recommandées par l’OMS en traitement préventif.
* Maladie infectieuse potentiellement mortelle, le paludisme est provoquée par des parasites du genre Plasmodium transmis à l’homme par les piqûres de moustiques femelles infectés.
Source : OMS