Hyperactivité : la HAS préconise un repérage précoce des enfants
Trouble complexe, difficile à repérer et qui associe différents symptômes, le trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) est souvent réduit au terme “hyperactivité” ou à des enfants turbulents. La Haute Autorité de Santé (HAS) a publié une recommandation afin d’aider les médecins de premier recours à savoir réagir, établir un pré-diagnostic et accompagner les enfants et adolescents concernés ainsi que leur famille.
“Les professionnels de santé sont peu ou pas formés au TDAH, et ont souvent des difficultés pour répondre aux inquiétudes des familles, identifier le trouble, apporter un soutien à l’enfant et éventuellement l’orienter vers une prise en charge adaptée”, estime ainsi la Haute autorité de Santé.
Le TDAH est un trouble qui associe 3 symptômes dont l’intensité et les manifestations varient selon la personne : le déficit de l’attention, l’hyperactivité motrice et l’impulsivité. “Ces symptômes peuvent constituer des traits de caractère habituels chez l’enfant ou des signes réactionnels à un contexte particulier, une période de transition,… C’est uniquement lorsque ces symptômes deviennent un handicap pour l’enfant – que ce soit dans son apprentissage scolaire, ses relations sociales, sa vie quotidienne – et provoquent une souffrance durable qu’il pourra s’agir d’un TDAH et qu’une prise en charge pourra être envisagée”, pointe la HAS.
Le rôle du médecin de premier recours
Le médecin de premier recours (le médecin généraliste, le pédiatre), est “l’interlocuteur de confiance pour la famille”, souligne la HAS. “Le médecin va étayer les hypothèses et éventuellement établir un pré-diagnostic de TDAH en s’intéressant à la souffrance de l’enfant, son contexte social, son processus d’apprentissage et ses relations au sein de la famille”. Après ces consultations, “il pourra décider d’orienter l’enfant vers un médecin spécialiste du TDAH”, indique la HAS.
Le médecin spécialiste (médecin psychiatre, pédopsychiatre, pédiatre, neuro-pédiatre ou neurologue) aura la tâche de confirmer ou non le pré-diagnostic du médecin de premier recours, d’élaborer une prise en charge adaptée à l’enfant, d’accompagner l’enfant et la famille.
Les thérapies non médicamenteuses en première intention
La HAS rappelle “la prise en charge doit être globale et adaptée aux symptômes de l’enfant et à leur sévérité”. “La prise en charge sera d’autant plus efficace qu’elle est précoce”, poursuit-elle.
“En première intention, une prise en charge non médicamenteuse doit être mise en œuvre, combinant en fonction des besoins de l’enfant des mesures psychologiques, éducatives et sociales. Si ces mesures sont insuffisantes, un traitement médicamenteux peut être initié”, recommande la HAS.
Le méthylphénidate est le seul médicament disponible à ce jour et indiqué pour le traitement pharmacologique du TDAH (Ritaline®, Concerta® et Quasym®). “Soumis à des règles de prescription très strictes, il doit être intégré dans une approche personnalisée à chaque enfant, réévalué tous les mois et prescrit en complément d’une thérapie non-médicamenteuse”, rappelle enfin la Haute autorité de SAnté.
Source : HAS