Second cancer : comment prévenir les risques ?
L’Institut national du cancer (INCa) publie un rapport intitulé « Identifier et prévenir les risques de second cancer primitif chez l’adulte ». Ce rapport insiste notamment sur l’importance de développer des actions de prévention qui doivent être plus systématiquement intégrées à la prise en charge en cancérologie, et en premier lieu l’arrêt du tabac. En France, 3 millions de personnes vivent avec un antécédent de cancer.
Un second cancer primitif (SCP) est une nouvelle tumeur primitive diagnostiquée chez un individu déjà atteint par un cancer et qui n’est ni une récidive loco-régionale, ni une métastase.
Les études épidémiologiques montrent que, dans la majorité des cas, les personnes ayant eu un premier cancer présentent un risque moyen de SCP égal ou légèrement supérieur à celui de la population générale. Mais pour certains patients, ce risque peut s’avérer plus élevé. Une étude américaine du National cancer institute montre ainsi que près de 14% des patients développeraient un SCP 25 ans après le premier diagnostic.
En France, 3 millions de personnes vivent avec un antécédent de cancer, résultat de l’augmentation conjointe de l’incidence des cancers et de la survie après diagnostic.
Ce rapport insiste sur l’importance de développer des actions de prévention qui doivent être plus systématiquement intégrées à la prise en charge en cancérologie, et en premier lieu l’arrêt du tabac.
Des facteurs de risque à prendre en compte
Certains facteurs de risque de second cancer sont intrinsèques à l’individu, comme le fait de présenter une prédisposition génétique de cancers. D’autres facteurs sont liés à l’âge au diagnostic du premier cancer, à la localisation du premier cancer (en particulier les cancers des voies aérodigestives supérieures, de l’œsophage, du poumon ou un lymphome hodgkinien) ou à certains schémas thérapeutiques reçus.
À ces premiers facteurs s’ajoutent des facteurs de risque liés aux comportements individuels tels que le tabagisme, la consommation d’alcool et une surcharge pondérale.
Les professionnels de santé qui assurent le suivi des patients qui ont ou ont eu un cancer ont un rôle primordial dans la réduction des risques de SCP. Il est donc essentiel de mettre en place après chaque diagnostic de cancer une démarche de prévention tertiaire visant à réduire l’exposition aux facteurs de risques évitables : pratique d’une activité physique, réduction de la sédentarité et alimentation équilibrée afin de réduire la surcharge pondérale, réduction de la consommation d’alcool et arrêt du tabac.
L’arrêt du tabac, en particulier, constitue un enjeu majeur : il devrait être proposé dès la mise en place du traitement et poursuivi sur le long terme. Plusieurs études démontrent en effet que le fait de continuer à fumer augmente le risque de SCP. Par ailleurs, la consommation de tabac, accroit les effets secondaires de certains traitements, augmente les risques péri opératoires ainsi que le risque de développer d’autres pathologies graves à moyen et long termes.
Enfin, selon les récentes études américaines et contrairement à ce qui peut être perçu par certains professionnels de santé, un nombre important de patients sont désireux d’être accompagnés dans une démarche de réduction des risques, en particulier de sevrage tabagique.
Le rapport Identifier et prévenir les risques de second cancer primitif chez l’adulte
Source : INCa