Tabac : la dépendance renforcée chez les porteurs d’une mutation génétique
Des chercheurs de l’Institut Pasteur, du CNRS et de l’UPMC, viennent de prouver chez la souris que le besoin de nicotine, principale substance addictive du tabac, était fortement régulé par une mutation génétique très fréquente dans la population humaine. En effet, elle est présente chez 35% des européens et près de 90% des gros fumeurs.
Cette mutation, qui affecte le récepteur neuronal à la nicotine, perturbe son fonctionnement et provoque en conséquence une inactivation partielle du « circuit de la récompense », expliquent les chercheurs.
Les porteurs de cette mutation ont donc besoin d’une dose de tabac plus importante pour obtenir la même quantité de plaisir qu’un individu non porteur de cette mutation (environ 3 fois supérieure).
Ces résultats, publiés en ligne dans Molecular Psychiatry le 3 décembre, ouvrent ainsi la voie au développement de traitements de sevrage tabagique destinés aux individus porteurs de cette mutation.
Source : Institut Pasteur
(Nicotine consumption is regulated by a human polymorphism in dopamine neurons, Molecular ; Psychiatry, 3 décembre 2013)