Sida : la circoncision efficace pour réduire le risque d’infection par le VIH
Une étude menée dans le bidonville d’Orange Farm en Afrique du Sud, vient de confirmer l’efficacité d’un programme de circoncision volontaire à grande échelle pour réduire les risques d’infection par le VIH. Sur plus de 3300 hommes suivis, les chercheurs ont constaté une réduction de 57% à 61% du taux de nouvelles infections chez les hommes circoncis par rapport à ceux qui ne l’étaient pas.
Conduite par des chercheurs français, américains et sud- africains entre 2007 et 2011, l’étude a consisté à proposer une circoncision gratuite à tous les hommes volontaires âgés de 15 à 49 ans au sein d’une population de 110 000 adultes du bidonville d’Orange Farm en Afrique du Sud. Plus de 20 000 circoncisions ont ainsi été réalisées, accompagnées d’un large programme d’information et de prévention.
Parmi la population du bidonville, un échantillon de 3338 hommes a été recruté. Ils ont été interrogés par questionnaire anonyme sur leurs pratiques sexuelles et ont été invités à réaliser un dépistage du VIH. Le dépistage incluait un test permettant de déterminer, en cas de séropositivité, si la contamination était récente.
Fait important, les comportements sexuels, en particulier l’usage du préservatif, ne sont pas différents selon que les hommes ont été circoncis ou pas. En revanche, il ressort une diminution importante à la fois de la prévalence et de l’incidence de l’infection par le VIH chez les hommes circoncis.
Cet effet est davantage marqué chez les hommes les plus jeunes avec une prévalence qui aurait été 28% plus élevée parmi ceux âgés de 15 à 29 ans. Parallèlement, il est observé une diminution du nombre de contaminations récentes parmi les hommes circoncis. La circoncision est ainsi associée à une réduction de 57% à 61% du taux de nouvelles infections.
Selon les chercheurs, leurs résultats, publiés dans la revue PLOS Medicine, incitent à accélérer la mise en œuvre de programmes de circoncision volontaire sur le continent africain afin d’améliorer la prévention de la transmission du VIH.
Pour Bertrand Auvert, professeur de santé publique à l’Université de Versailles Saint Quentin en Yvelines, « ces résultats sont importants à deux titres. D’une part, ils confirment l’efficacité de la circoncision pratiquée à l’échelle d’une population pour diminuer sensiblement la transmission du VIH parmi les hommes au sein de celle-ci. D’autre part, ils démontrent qu’il est possible d’obtenir ce résultat en seulement quelques années, y compris dans des populations où la circoncision n’est pas une pratique usuelle ».
Les chercheurs indiquent enfin que l’étude va se poursuivre afin de déterminer l’effet de la circoncision sur la réduction du risque d’infection dans la population générale, et en particulier chez les femmes.
Source : Inserm